Commentaire Biblique de Jean Calvin
Exode 4:20
20. Et Moïse prit sa femme. En emmenant sa femme et ses enfants avec lui, Moïse a clairement et librement professé qu'il retournait en Égypte pour y habiter. L'âne sur lequel il les a posés est une preuve évidente de l'humilité de sa condition et de la finesse de sa substance. Car il est peu probable qu'il ait laissé de l'argent ou des vases en argent ou des vêtements précieux à son beau-père, pour se présenter à son peuple dans la pauvreté et la nudité. Mais comme il s'était contenté au pays de Madian de son indigence et de sa grossièreté, il continue dans le même domaine simple; il n'a pas honte non plus dans sa méprisable et commune habitude de monter la scène sur laquelle sa pauvreté serait visible, qui dans le désert avait été cachée. Il est bien connu par expérience que les pauvres sont davantage conduits au crime par la peur de la honte que par la faim, le froid et autres inconforts. C'est pourquoi Moïse a résisté à une très forte tentation, quand il ne se souciait pas d'être ridiculisé, méprisé et se présentant sans aucune splendeur terrestre. Mais il y a ici une antithèse implicite entre «la verge de Dieu» et l'apparition de l'homme humble et méprisé, sans aucun autre équipement; c'est autant dire que cela ne le dérangeait pas qu'il soit sans tout le reste, tant qu'il avait la verge, qui compensait abondamment toutes les carences. Par conséquent, bien qu'il ait perçu qu'il serait exposé au mépris du haut et du bas, en conduisant l'âne, accablé, comme nous l'avons vu, il se croyait encore bien, et plus que bien pourvu dans sa verge, l'instrument du divin. pouvoir, par lequel il triompherait magnifiquement et pouvait se permettre de se passer de la pompe de la royauté. Et sûrement les marques par lesquelles Dieu ferait distinguer ses serviteurs méritent cet honneur, que nous ne devrions rien exiger d'ajouter à leur dignité. Nous devons observer l'épithète appliquée à la verge; on l'appelle non plus la verge de Moïse, mais «la verge de Dieu», car elle n'est pas utilisée, comme jadis, pour conduire son troupeau, mais (58) pour représenter la puissance de Dieu. Car puisque c'est par la puissance souveraine de Dieu qu'il a opéré des miracles, ce qui concerne leur gloire est vraiment et correctement attribué à Dieu. Ailleurs, en effet, on l'appelle la verge de Moïse; dans la mesure où Dieu communique ses propres titres aux ministres choisis et créés par lui-même, puisqu'il leur fournit l'efficacité de son Esprit.