17. Et le Seigneur a tourmenté Pharaon . Si Moïse avait simplement raconté que Dieu avait puni le roi pour avoir commis l'adultère, il ne semblerait pas si évident qu'il avait pris soin de la chasteté de Saraï; mais quand il déclare clairement que la maison du roi a été tourmentée à cause de Saraï, la femme d’Abram, tout doute est, à mon avis, écarté; parce que Dieu, au nom de son serviteur, a interposé sa main puissante dans le temps, de peur que Saraï ne soit violée. Et nous avons ici un exemple remarquable de la sollicitude avec laquelle Dieu protège ses serviteurs, en entreprenant leur cause contre les monarques les plus puissants; comme le montrent ces histoires et d'autres similaires, auxquelles il est fait référence dans Psaume 105:12: -

Quand ils n'étaient que quelques hommes en nombre; oui, très peu, et des étrangers dedans. Quand ils allaient d'une nation à une autre, d'un royaume à un autre peuple; il n'a laissé aucun homme leur faire du mal; oui, il a réprimandé les rois pour eux; disant: Ne touche pas à mon oint, et ne fais aucun mal à mes prophètes. »

De quel passage peut également être tirée une confirmation de l'opinion qui vient d'être donnée. Car si Dieu a réprimandé Pharaon, qu'il ne fasse aucun mal à Abram; il s'ensuit qu'il a préservé l'honneur de Sarai indemne. Instruits par de tels exemples, nous pouvons aussi apprendre que, de quelque manière que le monde puisse nous mépriser, à cause de la petitesse de notre nombre et de notre faiblesse; nous sommes pourtant si précieux aux yeux de Dieu, qu'il se déclarera, pour nous, ennemi des rois, et même du monde entier. Sachez que nous sommes couverts par sa protection, afin que la convoitise et la violence de ceux qui sont les plus puissants ne nous oppriment pas. Mais on se demande si Pharaon a été puni à juste titre, vu qu’il n’avait pas l’intention, par ruse ou par force, de prendre possession de la femme d’un autre homme? Je réponds que les actions des hommes ne doivent pas toujours être estimées selon notre jugement, mais plutôt être pesées dans les balances de Dieu; car il arrive souvent que le Seigneur trouve en nous ce qu'il peut justement punir, pendant que nous nous semblons exempts de faute, et pendant que nous nous dispensons de toute culpabilité. Que les rois apprennent plutôt, de cette histoire, à brider leur propre pouvoir et à user modérément de leur autorité; et enfin de s'imposer une loi volontaire de modération. Car, bien qu'aucune faute n'apparaisse ouvertement chez Pharaon; cependant, comme il n'a pas de moniteur fidèle parmi les hommes, qui ose réprimer sa licence, le Seigneur le châtie du ciel. Quant à sa famille, elle était en effet innocente; mais le Seigneur a toujours des raisons justes, bien que cachées de nous, pourquoi il devrait frapper avec sa verge ceux qui semblent ne mériter aucune réprimande. Qu'il ait épargné son serviteur Abram, doit être attribué à son indulgence paternelle.

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