Commentaire Biblique de Jean Calvin
Genèse 15:4
4. Ce ne sera pas votre héritier . Nous en déduisons donc que Dieu avait approuvé le souhait d'Abram. D'où vient aussi l'autre point, qu'Abram n'avait été poussé par aucune affection charnelle à offrir cette prière, mais par un pieux et saint désir de jouir de la bénédiction qui lui avait été promise. Car Dieu ne lui promet pas seulement une semence, mais un grand peuple, qui en nombre devrait égaler les étoiles du ciel. Ceux qui exposent le passage de manière allégorique; impliquant qu'une semence céleste lui a été promise qui pourrait être comparée aux étoiles, peut jouir de leur propre opinion: mais nous maintenons ce qui est plus solide; à savoir, que la foi d'Abram a été augmentée par la vue des étoiles. Car le Seigneur, afin d'affecter plus profondément son propre peuple et de pénétrer plus efficacement leurs esprits, après qu'il ait ici atteint leurs oreilles par sa parole, arrête aussi leurs yeux par des symboles extérieurs, afin que les yeux et les oreilles puissent consentir ensemble. Par conséquent, la vue des étoiles n'était pas superflue; mais Dieu avait l'intention de frapper l'esprit d'Abram avec cette pensée: «Celui qui par sa seule parole a soudainement produit une armée si nombreuse par laquelle il pourrait orner le ciel auparavant vaste et désolé; ne pourra-t-il pas reconstituer ma maison désolée avec une progéniture? »Il n'est cependant pas nécessaire d'imaginer une vision nocturne, car les étoiles, qui, le jour, échappent à notre vue, apparaîtront alors; car puisque le tout était traité en vision, Abram avait une scène merveilleuse devant lui, qui lui révélerait manifestement des choses cachées. Par conséquent, même s'il ne pouvait peut-être pas faire un pas, il lui était encore possible, en vision, d'être conduit hors de sa tente. La question se pose maintenant de savoir de quelle semence la promesse doit être comprise. Et il est certain que ni la postérité d'Ismaël ni d'Esaü ne doivent être prises en compte, parce que la semence légitime doit être comptée par la promesse, que Dieu a décidé de rester en Isaac et Jacob; pourtant le même doute surgit à propos de la postérité de Jacob, parce que beaucoup de ceux qui pourraient retracer leur descendance de lui, selon la chair, se sont coupés, en tant que fils dégénérés et étrangers, de la foi de leurs pères. Je réponds que ce terme semence est, sans discernement, étendu à tout le peuple que Dieu s'est adopté. Mais puisque beaucoup ont été aliénés par leur incrédulité, nous devons venir pour information au Christ, qui seul distingue les fils vrais et authentiques de ceux qui sont illégitimes. En poursuivant cette méthode, nous trouvons la postérité d'Abram réduite à un petit nombre qui par la suite peut être d'autant plus augmentée. Car en Christ, les Gentils sont aussi rassemblés, et sont par la foi greffés dans le corps d'Abram, afin d'avoir une place parmi ses fils légitimes. Concernant le point qui sera dit dans le dix-septième chapitre Genèse 17:1