Commentaire Biblique de Jean Calvin
Genèse 17:20
20. Et comme pour Ismaël. Il fait ici une distinction plus claire entre les deux fils d'Abraham. Car en promettant à l'unique richesse, dignité et autres choses de la vie présente, il prouve qu'il est un fils selon la chair. Mais il fait une alliance spéciale avec Isaac, qui s'élève au-dessus du monde et de cette vie fragile: non pas pour couper Ismaël de l'espérance de la vie éternelle, mais pour lui apprendre que le salut doit être recherché de la race de Isaac, là où ça habite vraiment. Nous déduisons cependant, de ce passage, que les saints pères n'étaient en aucun cas retenus sur la terre, par les promesses de Dieu, mais plutôt portés vers le ciel. Car Dieu promet libéralement et abondamment à Ismaël tout ce qui est désirable en ce qui concerne cette vie terrestre: et pourtant Il ne rend pas compte de tous les dons qu'Il lui confère, en comparaison avec l'alliance qui devait être établie en Isaac. Il s'ensuit donc que ni la richesse, ni la puissance, ni aucun autre don temporel ne sont promis aux fils de l'Esprit, mais une bénédiction éternelle, qui n'est possédée que par l'espérance, dans ce monde. Par conséquent, quelle que soit la façon dont nous pouvons maintenant abonder en délices et en toutes bonnes choses, notre bonheur est encore transitoire, à moins que par la foi nous ne pénétrions dans le royaume céleste de Dieu, où une bénédiction de plus en plus élevée nous est offerte.
On se demande cependant si Abraham n'avait de respect que pour cette vie terrestre quand il a prié pour son fils? Pour cela, le Seigneur semble intimer, quand il déclare qu'il a accordé ce qu'Abraham a demandé, et cependant ne mentionne que les choses que nous avons enregistrées. Mais ce n’était pas le dessein de Dieu de réaliser tout le souhait d’Abraham sur ce point; seulement il dit clairement qu'il aurait du respect pour Ismaël, pour qui Abraham avait supplié; pour montrer que la prière des pères n'avait pas été vaine. Car il voulait témoigner qu'il embrassait Abraham avec un tel amour, que, pour lui, il avait du respect pour toute sa race et la dignait avec des avantages particuliers.