Commentaire Biblique de Jean Calvin
Genèse 17:4
4. Quant à moi, voici, mon alliance est avec toi (404) Ceux qui traduisent le passage: 'Voici, je fais alliance avec toi' ou 'Voici, moi et mon alliance avec toi;' ne me semble pas fidèle pour représenter la signification de Moïse. Car, premièrement, Dieu déclare qu'il est l'orateur, afin que l'autorité absolue puisse apparaître dans ses paroles. Car, puisque notre foi ne peut reposer sur aucun autre fondement que sa véracité éternelle, il devient avant tout nécessaire pour nous d'être informé que ce qui nous est proposé est issu de sa bouche sacrée. Par conséquent, le pronom I, doit être lu séparément comme une préface au reste; afin qu'Abram puisse avoir un esprit calme, et puisse s'engager, sans hésitation, dans l'alliance proposée. D'où une doctrine utile est déduite, que la foi se réfère nécessairement à Dieu: parce que, bien que tous les anges et tous les hommes doivent nous parler, jamais leur autorité ne paraîtrait suffisamment grande pour confirmer nos esprits. Et il ne peut pas ne pas être que nous devrions parfois hésiter, jusqu'à ce que cette voix retentisse du ciel: `` Je suis. '' D'où aussi apparaît quelle sorte de religion est celle de la papauté: où, au lieu de la parole de Dieu, les fictions des hommes sont seuls le sujet de la vantardise. Et ils sont justement exposés à des fluctuations continuelles, qui, selon la parole des hommes, agissent injustement envers Dieu, en leur attribuant plus que ce qui est juste. Mais n’avons pas d’autre fondement de notre foi que ce mot «je», non pas comme prononcé indifféremment par quelque bouche que ce soit, mais par la bouche de Dieu seul. Si, cependant, des myriades d’hommes s’opposent et s’exclament fièrement: «Nous, nous», laissons cette seule parole de Dieu suffire à dissiper le son vide des multitudes.
Et tu seras le père de nombreuses nations (405) On demande de quoi il s'agit multitude de nations? Il apparaît évidemment que les différentes nations ont leur origine du saint patriarche: car Ismaël est devenu un grand peuple: les Iduméens, d'une autre branche, étaient largement répandus; des familles nombreuses sont également issues d'autres fils, qu'il avait de Ketura. Mais Moïse regarda encore plus loin, car, en effet, les Gentils devaient être, par la foi, insérés dans la souche d'Abram, bien qu'ils ne descendent pas de lui selon la chair: ce fait Paul est pour nous un interprète et un témoin fidèles. Car il ne rassemble pas les Arabes, les Iduméens et les autres dans le but de faire d'Abram le père de nombreuses nations; mais il étend ainsi le nom de père, pour le rendre applicable au monde entier, afin que les Gentils, à d'autres égards étrangers et séparés les uns des autres, puissent, de tous côtés, se combiner en une seule famille d'Abram. J'accorde, en effet, que, pour un temps, les douze tribus étaient comme autant de nations; mais seulement pour former un prélude à cette immense multitude, qui, enfin, se rassemble comme la seule famille d'Abram. Et que Moïse parle de ces fils qui, régénérés par la foi, acquièrent le nom et passent dans la souche d'Abram, est suffisamment prouvé par cette seule considération. Car la race charnelle d'Abram ne pouvait être divisée en nations différentes, sans que ceux qui s'étaient éloignés de l'unité soient immédiatement considérés comme des étrangers. Ainsi, l'Église a rejeté les Ismaélites, les Iduméens et d'autres, et les a considérés comme des étrangers. Abram n'a donc pas été appelé le père de nombreuses nations, parce que sa postérité devait être divisée en plusieurs nations; mais plutôt parce que de nombreuses nations devaient être rassemblées pour lui. Un changement également de son nom est ajouté comme un jeton. Car il commence à s'appeler Abraham, afin que le nom lui-même puisse lui apprendre qu'il ne doit pas être le père d'une seule famille; mais qu'une progéniture s'élèverait jusqu'à lui d'une multitude immense, au-delà du cours ordinaire de la nature. Pour cette raison, le Seigneur renouvelle si souvent cette promesse; car la répétition même montre qu'aucune bénédiction commune n'a été promise.