23. Voulez-vous aussi détruire les justes avec les méchants? Il est certain que lorsque Dieu châtie le corps d'un peuple, il implique souvent le bien et le réprouvé dans le même châtiment. Alors Daniel, Ézéchiel, Esdras et d'autres comme eux, qui adoraient Dieu dans la pureté dans leur propre pays, furent soudainement précipités en exil, comme par une violente tempête: malgré cela avait été dit

«La terre vomit ses habitants à cause de leurs iniquités» (Lévitique 18:25.)

Mais quand Dieu semble ainsi être en colère contre tout en commun, il nous appartient de fixer nos yeux sur la fin, qui doit évidemment distinguer l'un de l'autre. Car si le mari sait séparer dans sa grange les grains de blé, qui avec la balle sont foulés sous les pieds des bœufs, ou frappés avec le fléau; Dieu sait bien mieux rassembler son peuple fidèle, quand il les a châtiés pendant un certain temps, parmi les méchants (qui sont comme des déchets sans valeur) afin qu'ils ne périssent pas ensemble; oui, par l'événement même, il prouvera enfin qu'il ne permettrait pas à ceux qu'il guérissait par ses châtiments de périr. Car, si loin de se hâter de détruire son peuple, quand il le soumet à des châtiments temporels, il leur administre plutôt un médicament qui leur procurera le salut. Je ne doute cependant pas que Dieu ait dénoncé la destruction définitive de Sodome; et en ce sens, Abraham s'oppose maintenant au fait que ce n'était en aucun cas cohérent, que la même ruine tombe aussi bien sur les justes que sur les impies. Il n'y aura cependant aucune absurdité à dire qu'Abraham, ayant bon espoir de la repentance des méchants, a demandé à Dieu de les épargner; car il arrive souvent que Dieu, par égard pour quelques-uns, traite avec douceur tout un peuple. Car nous savons que les châtiments publics sont atténués, parce que le Seigneur regarde les siens d'un œil bienveillant et paternel. Dans le même sens, la réponse de Dieu lui-même doit être comprise: `` Si au milieu de Sodome je trouve cinquante justes, j'épargnerai toute la place pour eux. '' Pourtant, Dieu ne se lie pas ici par une règle perpétuelle, alors qu'il ne lui sera pas permis, aussi souvent qu'il voit le bien, d'amener les méchants et les justes ensemble au châtiment. Et, pour montrer qu'il a le libre pouvoir de juger, il n'adhère pas toujours à la même modération équitable à cet égard. Celui qui aurait épargné Sodome à cause de dix justes, a refusé d'accorder les mêmes conditions de pardon à Jérusalem. (Matthieu 11:24.) Sachez donc que Dieu ne se soumet à aucune nécessité; mais qu'il parle ainsi, pour le faire mieux connaître, qu'il ne procède pas, pour des raisons légères, à la destruction d'une ville, dont aucune partie n'est restée non polluée.

Continue après la publicité
Continue après la publicité