Genèse 25:34

34. Puis Jacob a donné . Si, à première vue, cette affirmation semble froide et superflue, elle est néanmoins d'un grand poids. Car, en premier lieu, Moïse loue la piété du saint Jacob, qui, en aspirant à une vie céleste, a su maîtriser l'appétit de nourriture. Ce n'était certainement pas une bûche de bois; en préparant la nourriture pour satisfaire sa faim, il aiguisait d'autant plus son appétit. C'est pourquoi il doit nécessairement se faire violence pour supporter sa faim. Mais il n'aurait jamais pu de cette manière soumettre sa chair, à moins qu'un désir spirituel d'une vie meilleure n'eût fleuri en lui. De l'autre côté, l'indifférence remarquable de son frère Ésaü est décrite avec emphase en peu de mots, il a mangé et bu, et s'est levé et est allé son chemin. Pour quelle raison ces quatre choses sont-elles énoncées? Vraiment, afin que nous sachions ce qui est déclaré aussitôt après, qu'il comptait pour rien le bénéfice incomparable dont il était privé. La plainte du captif lacédémonien est célébrée par les historiens. L'armée, qui avait longtemps subi un siège, se rendit à l'ennemi faute d'eau. Après avoir bu hors du fleuve, camarades, (s'écria-t-il) pour quel petit plaisir avons-nous perdu un bien incomparable! Lui, misérable homme, ayant étanché sa soif, revint à ses sens et pleura sa liberté perdue. Mais Ésaü ayant satisfait son appétit, ne considérait pas qu'il avait sacrifié une bénédiction bien plus précieuse que cent vies, pour acheter un repas qui se terminerait dans une demi-heure. Ainsi tous les profanes sont habitués à agir: aliénés de la vie céleste, ils ne s'aperçoivent pas qu'ils ont rien perdu, jusqu'à ce que Dieu tonne sur eux hors du ciel. Tant qu'ils jouissent de leurs désirs charnels, ils jettent la colère de Dieu derrière eux; et par conséquent il arrive qu'ils avancent stupidement vers leur propre destruction. C'est pourquoi apprenons si, à un moment donné, nous, étant trompés par les séductions du monde, nous nous écartons du droit chemin, pour nous sortir rapidement de notre sommeil.