5. Mais pour Caïn et pour son offrande, il n'avait pas respecté . Il ne fait aucun doute que Caïn s'est conduit comme les hypocrites ont coutume de le faire; c'est-à-dire qu'il voulait apaiser Dieu, comme on s'acquitte d'une dette, par des sacrifices extérieurs, sans la moindre intention de se consacrer à Dieu. Mais c'est la vraie adoration, de s'offrir comme des sacrifices spirituels à Dieu. Quand Dieu voit une telle hypocrisie, combinée à une moquerie grossière et manifeste de lui-même; il n'est pas étonnant qu'il le déteste et qu'il soit incapable de le supporter; d'où il suit aussi qu'il rejette avec mépris les œuvres de ceux qui se retirent eux-mêmes de lui. Car c'est sa volonté, d'abord de nous consacrer à lui-même; il cherche alors nos œuvres en témoignage de notre obéissance à lui, mais seulement en second lieu. Il est à remarquer que toutes les imaginations par lesquelles les hommes se moquent de Dieu et d’eux-mêmes sont les fruits de l’incrédulité: à cela s’ajoute l’orgueil, car les incroyants, méprisant la grâce du Médiateur, se jettent sans crainte en présence de Dieu. Les Juifs s'imaginent bêtement que les oblations de Caïn étaient inacceptables, car il a fraudé Dieu des épis pleins et ne lui a offert que des épis stériles ou à moitié remplis. Le mal était plus profond et plus caché; à savoir cette impureté de cœur dont j'ai parlé; de même que, d'autre part, la forte odeur de graisse brûlante ne pouvait concilier la faveur divine aux sacrifices d'Abel; mais, pénétrés par la bonne odeur de la foi, ils avaient une odeur sucrée.

Et Caïn était très en colère . Dans ce lieu, il est demandé, d’où Caïn a compris que les oblations de son frère étaient préférées aux siennes? Les Hébreux, selon leur manière, rapportent aux divinations et s'imaginent que le sacrifice d'Abel a été consumé par le feu céleste; mais, puisque nous ne devons pas nous permettre une licence assez grande pour inventer des miracles, pour lesquels nous n'avons aucun témoignage de l'Écriture, laissons les fables juives être écartées. (233) Il est, en effet, plus probable, que Caïn a formé le jugement que Moïse enregistre, à partir des événements qui ont suivi. Il vit que c'était mieux avec son frère qu'avec lui-même; de là, il a déduit que Dieu était satisfait de son frère et mécontent de lui-même. Nous savons aussi que pour les hypocrites, rien ne semble avoir plus de valeur, rien n’est plus à leur cœur, que la bénédiction terrestre. de plus, dans la personne de Caïn nous est dépeint la ressemblance d'un homme méchant, qui désire pourtant être estimé juste, et même s'arroge la première place parmi les saints. De telles personnes, par des œuvres extérieures, travaillent avec acharnement pour bien mériter aux mains de Dieu; mais, gardant un cœur enveloppé de tromperie, ils ne lui présentent qu'un masque; de sorte que, dans leur culte religieux laborieux et anxieux, il n'y a rien de sincère, rien que de la feinte. Lorsqu'ils voient ensuite qu'ils ne gagnent aucun avantage, ils trahissent le venin de leur esprit; car non seulement ils se plaignent contre Dieu, mais ils éclatent dans une fureur manifeste, de sorte que, s'ils le pouvaient, ils le déchireraient volontiers de son trône céleste. Tel est l'orgueil inné de tous les hypocrites, que, par l'apparence même de l'obéissance, ils tiendraient Dieu comme une obligation envers eux; parce qu'ils ne peuvent échapper à son autorité, ils essaient de l'apaiser avec des flatteries, comme ils le feraient pour un enfant; en attendant, alors qu'ils comptent une grande partie de leurs bagatelles fictives, ils pensent que Dieu leur fait du tort s'il ne les applaudit pas; mais quand il prononce leurs offrandes frivoles et sans valeur à ses yeux, ils commencent d'abord à murmurer, puis à se mettre en colère. Leur impiété seule empêche Dieu de se réconcilier avec eux; mais ils souhaitent négocier avec Dieu selon leurs propres conditions. Quand cela est nié, ils brûlent d'une furieuse indignation, qui, bien que conçus contre Dieu, ils jettent sur ses enfants. Ainsi, lorsque Caïn était en colère contre Dieu, sa fureur se déversait sur son frère inoffensif. Quand Moïse dit: «son visage tomba» (le mot visage est en hébreu mis au pluriel pour le singulier), il veut dire que non seulement il fut saisi d'une soudaine colère violente, mais que, d'une tristesse persistante, il nourrissait un sentiment si malin qu'il gaspillait d'envie.

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