31. Je vais monter et montrer Pharaon . Après que Joseph soit allé à la rencontre de son père dans le but de lui faire honneur, il lui fournit également ce qui lui sera utile. À ce titre, il conseille à Jacob de déclarer que lui et toute sa famille étaient des éleveurs de bétail, afin qu'il puisse obtenir, du roi, une habitation pour eux, au pays de Goshen. Maintenant, bien que sa modération mérite des éloges sur le terrain, qu'il n'usurpe aucune autorité à lui-même, mais que, en tant que peuple ordinaire, il attend le plaisir du roi: il peut pourtant être pensé habilement pour avoir conçu un prétexte, par lequel il pourrait contourner le roi. Nous voyons ce qu'il désirait. Voyant que la terre de Goshen était fertile et célèbre pour ses riches pâturages; cet avantage séduisit tellement son esprit qu'il voulut y fixer son père: mais alors, gardant hors de la vue de Pharaon la richesse du pays, il invoqua une autre raison; à savoir que Jacob et ses fils étaient des hommes en abomination, et que, par conséquent, il cherchait un lieu de réclusion, dans lequel ils pourraient habiter à l'écart des Égyptiens. Il n'est cependant pas très difficile de dénouer ce nœud. La fertilité du pays de Goshen était si bien connue du roi, qu'il ne restait plus de place pour la fraude ou l'apaisement, (bien que les rois soient souvent trop abondants et gaspillent bêtement beaucoup, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils accordent,) oui, Pharaon , de son propre chef, leur avait offert, non sollicité, la place la meilleure et la plus choisie du royaume. Par conséquent, sa générosité ne lui a pas été obtenue par stratagème; parce qu'il était libre de former son propre jugement sur ce qu'il donnerait. Et vraiment Joseph, pour agir modestement, a jugé nécessaire de chercher une habitation à Goshen, sous ce prétexte. Car il eût été absurde, ou du moins inconsidéré, pour des hommes obscurs et étrangers, de désirer une demeure dans le lieu le meilleur et le plus commode pour eux-mêmes, comme s'ils avaient le droit de choisir pour eux-mêmes. Joseph, donc, eu égard à sa propre modestie et à celle de son père, invoque une autre cause, qui était pourtant vraie. Pour avoir vu que les Égyptiens tenaient l'occupation des bergers en horreur, (182) il explique au roi que ce serait une retraite convenable pour ses frères. Il n'y avait là aucune dissimulation, car, en aucun autre endroit, une habitation tranquille n'était accessible à eux. Néanmoins, bien qu'il fût difficile pour les saints Pères d'être ainsi rejetés opprobrement, et, pour ainsi dire, d'être détestés par toute une nation; pourtant, cette ignominie dont ils étaient stigmatisés était très profitable pour eux-mêmes. Car, s'ils s'étaient mêlés aux Egyptiens, ils auraient pu être dispersés partout; mais maintenant, voyant qu'ils sont des objets de détestation, et qu'on les croit indignes d'être admis dans la société commune, ils apprennent, dans cet état de séparation des autres, à chérir plus ardemment l'union mutuelle entre eux; et ainsi le corps de l'Église, que Dieu avait mis à part du monde entier, n'est pas dispersé. Ainsi, le Seigneur nous permet souvent d'être méprisés ou rejetés par le monde, afin qu'étant libérés et purifiés de sa pollution, nous puissions cultiver la sainteté. Enfin, il ne souffre pas que nous soyons liés par des chaînes à la terre, afin que nous puissions être portés vers le ciel.

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