Commentaire Biblique de Jean Calvin
Hébreux 12:9
9. De plus, nous avons eu des pères de chair, etc. Cette comparaison a plusieurs parties: la première est que si nous montrons tant de respect envers les pères dont nous sommes descendus selon la chair, que pour nous soumettre à leur discipline, beaucoup plus d'honneur est dû à Dieu qui est notre Père spirituel; une autre est que la discipline qu'emploient les pères envers leurs enfants n'est utile que pour la vie présente, mais que Dieu regarde plus loin, en vue de nous préparer à une vie éternelle; et la troisième est que les hommes châtient leurs enfants comme cela leur semble bon, mais que Dieu règle sa discipline de la meilleure manière et avec une sagesse parfaite, de sorte qu'il n'y ait rien d'autre que ce qui est dûment ordonné. Il fait alors, en premier lieu, cette différence entre Dieu et les hommes, qu'ils sont les pères de la chair, mais lui de l'esprit; et sur cette différence il élargit en comparant la chair à l'esprit.
Mais on peut se demander: Dieu n'est-il pas aussi le Père de notre chair? Car ce n'est pas sans raison que Job mentionne la création des hommes comme l'un des principaux miracles de Dieu: c'est pourquoi aussi, à cause de cela, il a droit au nom de Père. Si nous disions qu'il est appelé le Père des esprits, parce que lui seul crée et régénère nos âmes sans l'aide de l'homme, on pourrait redire que Paul se glorifie d'être le père spirituel de ceux qu'il a engendrés en Christ par le Gospel. A ces choses je réponds que Dieu est le Père du corps aussi bien que de l'âme, et, à proprement parler, il est bien le seul vrai Père; et que ce nom n'est en quelque sorte que par voie de concession appliqué aux hommes, tant en ce qui concerne le corps que pour l'âme. Comme, cependant, en créant des âmes, il utilise l'instrumentalité des hommes, et comme il les renouvelle d'une manière merveilleuse par la puissance de l'Esprit, il est particulièrement appelé, par éminence, le Père des esprits. (250)
Quand il dit, et que nous leur avons donné de la révérence, il se réfère à un sentiment implanté en nous par la nature, afin que nous honorions les parents même lorsqu'ils nous traitent durement. En disant, soumis au Père des esprits, il laisse entendre qu'il ne s'agit que de concéder à Dieu l'autorité qu'il a sur nous par le droit d'un Père . En disant, et en direct, il indique la cause ou la fin, car la conjonction "et" doit être rendue que , - "afin que nous puissions vivre." Maintenant, on nous rappelle par ce mot live, qu'il n'y a rien de plus ruineux pour nous que de refuser de nous abandonner dans l'obéissance à Dieu.