Commentaire Biblique de Jean Calvin
Hébreux 5:4
4. Et aucun homme, etc. Il faut remarquer dans ce verset en partie un ressemblance et en partie une différence. Ce qui rend une charge légale, c'est l'appel de Dieu; afin que personne ne puisse l'exécuter correctement et correctement sans y être rendu digne par Dieu. Christ et Aaron avaient ceci en commun, que Dieu les a appelés tous les deux; mais ils différaient en ceci, que Christ a réussi d'une manière nouvelle et différente et a été fait prêtre perpétuel. Il est donc évident que la prêtrise d’Aaron était temporaire, car elle devait cesser. Nous voyons l'objet de l'apôtre; c'était pour défendre le droit de la prêtrise du Christ; et il l'a fait en montrant que Dieu en était l'auteur. Mais cela n'aurait pas été suffisant, à moins qu'il ne fût mis en évidence qu'il fallait mettre fin à l'ancien pour qu'on puisse obtenir une place pour cela. Et ce point, il le prouve en attirant notre attention sur les conditions auxquelles Aaron a été nommé, car nous ne devons pas les étendre au-delà du décret de Dieu; et il montrera bientôt combien de temps Dieu a conçu cet ordre pour qu'il continue. Le Christ est donc un prêtre légitime, car il a été nommé par l’autorité de Dieu. Que dire d'Aaron et de ses successeurs? Qu'ils avaient autant de droits que ce qui leur a été accordé par le Seigneur, mais pas autant que les hommes, selon leur propre imagination, leur concèdent.
Mais bien que cela ait été dit en référence à ce qui est traité ici, nous pouvons cependant tirer une vérité générale, - qu'aucun gouvernement ne doit être établi dans l'Église par la volonté des hommes, mais que nous devons attendre le commandement de Dieu, et aussi que nous devons suivre une certaine règle dans l'élection des ministres, afin que personne ne puisse s'immiscer selon sa propre humeur. Ces deux choses doivent être distinctement remarquées car l'apôtre ne parle pas ici seulement de personnes, mais aussi de l'office lui-même; non, il nie que la fonction que les hommes nomment sans le commandement de Dieu soit légale et divine. Car, comme il n'appartient à Dieu que de diriger son Église, il revendique ce droit comme le sien, c'est-à-dire de prescrire le mode et le mode d'administration. Je considère donc comme incontestable que le sacerdoce papal est faux; car il a été encadré dans l'atelier des hommes. Dieu n'ordonne nulle part qu'un sacrifice lui soit offert maintenant pour l'expiation des péchés; nulle part il n'ordonne que des prêtres soient nommés à cette fin. Alors qu'alors le Pape ordonne ses prêtres dans le but de se sacrifier, l'apôtre nie qu'ils doivent être considérés comme des prêtres légitimes; ils ne peuvent donc être tels, que par un privilège nouveau, ils s'exaltent au-dessus du Christ, car il n'a pas osé de lui-même prendre sur lui cet honneur, mais a attendu le commandement du Père.
Cela doit également être tenu bon pour les personnes, qu'aucun individu n'est à lui seul à saisir cet honneur sans autorité publique. Je parle maintenant de fonctions divinement désignées. En même temps, il se peut parfois que celui qui n'est pas appelé par Dieu reste à tolérer, si peu qu'il soit approuvé, pourvu que l'office lui-même soit divin et approuvé par Dieu; car beaucoup s'insinuent souvent par ambition ou par de mauvais motifs, dont l'appel n'a aucune preuve; et pourtant ils ne doivent pas être immédiatement rejetés, surtout quand cela ne peut être fait par décision publique de l'Église. Car pendant deux cents ans avant la venue du Christ, les plus viles corruptions régnaient à l'égard du sacerdoce, et pourtant le droit d'honneur, procédant de l'appel de Dieu, continuait encore quant à l'office lui-même; et les hommes eux-mêmes étaient tolérés, car la liberté de l'Église était subvertie. Il apparaît donc que le plus grand défaut est le caractère de l'office lui-même, c'est-à-dire lorsque les hommes inventent d'eux-mêmes ce que Dieu n'a jamais commandé. Les moins supportables sont donc ces sacrificateurs romains, qui ne parlent que de leurs propres titres, afin qu'ils puissent être considérés comme sacrés, alors qu'ils se sont choisis eux-mêmes sans aucune autorité de Dieu.