Commentaire Biblique de Jean Calvin
Hébreux 9:16
16. Pour savoir où se trouve un testament, etc. Même ce passage est une preuve suffisante , que cette épître n'a pas été écrite en hébreu; car ברית signifie en hébreu une alliance, mais pas un testament; mais en grec , διαθήκη, inclut les deux idées; et l'Apôtre, faisant allusion à sa signification secondaire, soutient que les promesses n'auraient pas dû être autrement ratifiées et valides, si elles n'avaient pas été scellées par la mort du Christ. Et il le prouve en se référant à ce qui est habituellement le cas des testaments ou des testaments, dont l'effet est suspendu jusqu'à la mort de ceux dont ils sont les testaments.
L'apôtre peut encore sembler reposer sur un argument trop faible, de sorte que ce qu'il dit peut être facilement réfuté. Car on peut dire que Dieu n'a fait aucun testament ni aucune volonté sous la Loi; mais c'était une alliance qu'il avait conclue avec le peuple ancien. Ainsi, ni du fait ni du nom, on ne peut conclure que la mort du Christ était nécessaire. Car s'il déduit du fait que Christ aurait dû mourir, parce qu'un testament n'est ratifié que par la mort du testateur, la réponse peut être celle-ci: | berit |, le mot jamais utilisé par Moïse, est une alliance fait entre ceux qui sont vivants, et nous ne pouvons penser autrement du fait lui-même. Or, quant au mot utilisé, il a simplement fait allusion, comme je l'ai déjà dit, aux deux significations qu'il a en grec; il s'attarde donc principalement sur la chose en elle-même. Il n'y a pas non plus d'objection à dire que c'était une alliance que Dieu a conclue avec son peuple; car cette alliance même ressemblait à un testament, car elle était ratifiée par le sang. (152)
Nous devons toujours garder cette vérité, qu'aucun symbole n'a jamais été adopté par Dieu inutilement ou de manière inappropriée. Et Dieu, en établissant l'alliance de la loi, s'est servi du sang. Alors ce n'était pas un tel contrat, comme on dit, entre les vivants, qui n'exigeait pas la mort. En outre, ce qui appartient à juste titre à un testament, c'est qu'il commence à prendre effet après la mort. Si nous considérons que l'Apôtre raisonne à partir de la chose elle-même, et non de la parole, et si nous gardons à l'esprit qu'il prend comme acquis ce que j'ai déjà dit, que rien n'a été institué en vain par Dieu, il n'y aura pas très grande diffculté.
Si quelqu'un objecte et dit que les païens ont ratifié les alliances selon l'autre sens par des sacrifices; cela, en effet, je l'admets être vrai; mais Dieu n'a pas emprunté le rite du sacrifice à la pratique des païens; au contraire, tous les sacrifices païens étaient des corruptions, qui avaient tiré leur origine des institutions de Dieu. Nous devons alors revenir au même point, à savoir que l'alliance de Dieu qui a été faite avec du sang, peut être comparée à un testament, car elle est du même genre et du même caractère.