14 À quoi cela sert-il . Il continue à féliciter la miséricorde. Et comme il avait menacé que Dieu serait un juge sévère pour nous, et en même temps très terrible, à moins que nous ne soyons gentils et miséricordieux envers nos voisins, et comme d'un autre côté les hypocrites objectaient et disaient, que la foi nous suffit , en quoi consiste le salut des hommes, il condamne maintenant cette vaine vantardise. La somme de ce qui est dit est que la foi sans amour ne sert à rien, et qu'elle est donc entièrement morte.

Mais ici une question se pose: la foi peut-elle être séparée de l'amour? Il est en effet vrai que l'exposition de ce passage a produit cette distinction commune des sophistes, entre la foi informée et formée; mais d'une telle chose, Jacques ne savait rien, car il apparaît dès les premiers mots, qu'il parle de fausse profession de foi: car il ne commence pas ainsi: «Si quelqu'un a la foi»; mais, "Si quelqu'un dit qu'il a la foi;" par quoi il laisse certainement entendre que les hypocrites se vantent du nom vide de foi, qui ne leur appartient pas vraiment.

Qu'il l'appelle alors foi, est une concession, comme disent les Rhétoriciens; car quand on discute d'un point, il ne fait aucun mal, non, il est parfois opportun de concéder à un adversaire ce qu'il demande, car dès que la chose elle-même est connue, ce qui est concédé peut lui être facilement enlevé. Jacques alors, convaincu que c'était un faux prétexte par lequel les hypocrites se couvraient, n'était pas disposé à soulever une dispute sur un mot ou une expression. Souvenons-nous cependant qu'il ne parle pas selon l'impression de son esprit lorsqu'il mentionne la foi, mais qu'au contraire il se dispute contre ceux qui ont fait un faux semblant de foi, dont ils étaient totalement dépourvus.

La foi peut-elle le sauver? C'est la même chose que s'il avait dit, que nous n'atteignons pas le salut par une connaissance glaciale et nue de Dieu, que tous confessent être la plus vraie; car le salut nous vient par la foi pour cette raison, parce qu'il nous unit à Dieu. Et cela ne vient pas autrement qu'en étant unis au corps du Christ, de sorte que, vivant par son Esprit, nous sommes également gouvernés par lui. Il n'y a rien de tel dans l'image morte de la foi. Il n'est donc pas étonnant que Jacques nie que le salut y soit lié. (113)

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