10 Prenez, mes frères, les prophètes . Le réconfort qu'il apporte n'est pas ce qui est selon le proverbe commun, que le misérable espère comme compagnons dans les maux. Qu'ils mettent devant eux des associés, dans le nombre desquels il était souhaitable d'être classé; et avoir la même condition avec eux n'était pas une misère. Car comme nous devons nécessairement ressentir une douleur extrême, quand il nous arrive un mal que les enfants de Dieu n'ont jamais éprouvé, de même c'est une consolation singulière quand nous savons que nous ne souffrons rien de différent d'eux; non, quand nous savons que nous devons soutenir le même joug avec eux.

Quand Job a entendu ses amis,

"Tourne-toi vers les saints, peux-tu en trouver un comme toi?"
(
Job 5:1,)

c'était la voix de Satan, parce qu'il voulait le désespérer. Quand, par contre, l'Esprit par la bouche de Jacques veut nous élever à une bonne espérance, il nous montre tous les saints d'avant, qui pour ainsi dire nous tendent la main, et par leur exemple encourageons-nous à subir et à vaincre les afflictions.

La vie des hommes est en effet indistinctement sujette aux troubles et aux adversités; mais Jacques ne présenta aucune espèce d'hommes comme exemples, car cela n'aurait servi à rien de périr avec la multitude; mais il a choisi les prophètes, une fraternité avec qui est bénie. Rien ne nous brise et ne nous décourage autant que le sentiment de misère; c'est donc une vraie consolation de savoir que ces choses communément considérées comme des maux sont des aides et contribuent à notre salut. C'est, en effet, ce qui est loin d'être compris par la chair; cependant les fidèles doivent être convaincus de cela, qu'ils sont heureux quand par divers troubles ils sont prouvés par le Seigneur. Pour nous en convaincre, Jacques nous rappelle de considérer la fin ou le dessein des afflictions endurées par les prophètes; car en tant que nos propres maux, nous sommes sans jugement, étant influencés par le chagrin, le chagrin ou d'autres sentiments immodérés, comme nous ne voyons rien sous un ciel brumeux et au milieu des tempêtes, et étant ballotté ici et là comme par une tempête , il nous faut donc jeter les yeux sur un autre quartier, où le ciel est d'une manière sereine et lumineuse. Quand les afflictions des saints nous sont racontées, il n'y a personne qui admettra qu'ils étaient misérables, mais, au contraire, qu'ils étaient heureux.

Alors James a bien fait pour nous; car il a mis devant nos yeux un modèle, afin que nous apprenions à le regarder chaque fois que nous sommes tentés d'impatience ou de désespoir: et il prend ce principe comme acquis, que les prophètes ont été bénis dans leurs afflictions, car ils les ont courageusement soutenus . Puisqu'il en était ainsi, il conclut que le même jugement doit être formé de nous quand nous sommes affligés.

Et il dit: les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur ; par lequel il laisse entendre qu'ils ont été acceptés et approuvés par Dieu. Si donc il leur avait été utile de se libérer des misères, Dieu les aurait sans doute gardés libres. Mais il en était autrement. Il s'ensuit que les afflictions sont salutaires aux fidèles. Il les invite donc à être prises comme un exemple de souffrance affligée. Mais il faut aussi ajouter de la patience, ce qui est une preuve réelle de notre obéissance. C'est pourquoi il les a unis tous les deux.

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