Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jean 18:33
33. Puis Pilate est retourné dans la salle. Il est probable que beaucoup de choses aient été dites des deux côtés, ce que l'Évangéliste ignore; et cette conclusion pourrait être facilement tirée des autres évangélistes. Mais Jean insiste principalement sur un seul point, à savoir que Pilate a fait une enquête laborieuse pour savoir si Christ a été accusé à juste titre ou injustement. En présence du peuple, enflammé de sédition, rien ne pouvait être fait que d'une manière déchaînée. Il rentre donc dans la salle; et, en effet, son intention est d'acquitter Christ, mais le Christ lui-même, pour obéir à son Père, se présente pour être condamné; et c'est la raison pour laquelle il est si parcimonieux dans ses réponses. Ayant un juge favorable et qui lui eût volontiers prêté l'oreille, il ne lui fut pas difficile de plaider sa cause; mais il considère dans quel but il est descendu dans le monde et vers ce qu'il est maintenant appelé par le Père. De lui-même, il s'abstient donc de parler, afin de ne pas échapper à la mort.
Es-tu le roi des Juifs? Cela n'aurait jamais frappé l'esprit de Pilate de poser cette question sur le royaume, si cette accusation n'avait pas été portée contre le Christ par le Les Juifs. Or, Pilate reprend ce qui était plus offensant que tout le reste, afin que, l'ayant disposé, il puisse acquitter le prisonnier. La tendance de la réponse du Christ est de montrer qu’il n’y a aucun motif pour cette accusation; et ainsi il contient une réfutation indirecte; comme s'il avait dit: «Il est absurde de porter cette accusation contre moi, car même le moindre soupçon ne peut tomber sur moi.
Pilate semble avoir mal compris que Christ lui a demandé pourquoi il le soupçonnait d'un tel crime; (153) et, par conséquent, il lui reproche avec colère que tout le mal vient de sa propre nation. «Je siège ici en tant que juge», dit-il; «Ce ne sont pas des étrangers, mais vos propres compatriotes qui vous accusent. Il n'y a donc aucune raison pour que vous m'impliquiez dans vos querelles. Vous seriez autorisé par moi et par les Romains à vivre en paix; mais vous soulevez des troubles entre vous, et je suis obligé à contrecœur d'y participer.