Nous pouvons apprendre de ce verset que Jérémie, lorsqu'il a observé les conflits lourds et difficiles qu'il a dû entreprendre, a été très perturbé; car il n'avait pas assez de courage pour attaquer des ennemis si nombreux et si violents. Il voyait en effet qu'il avait affaire à un peuple dégénéré, qui s'était presque tous écarté de la loi de Dieu: et comme ils avaient pendant de nombreuses années secoué le joug, et exultaient avec perversité dans leur liberté, il était difficile les ramener à l'obéissance et à un bon cours de vie. Il apparaît donc que le Prophète a été retenu par cette difficulté, pour ne pas se risquer à entreprendre l'office prophétique. Mais Dieu a appliqué un remède approprié à sa peur; car que dit-il? Ne craignez pas leur visage Il semble donc que lorsque Jérémie a dit qu'il était un enfant, il avait en vue, comme je l'ai déjà indiqué, la difficulté du entreprise; il pouvait à peine supporter des combats si durs avec ce peuple rebelle, qui s'était maintenant endurci dans sa méchanceté. Nous voyons donc comment il a refusé, de manière indirecte, le fardeau qui lui incombait, car il se risquait, non ouvertement et naïvement, et en termes clairs, à avouer comment la chose était; mais Dieu, qui pénètre dans le cœur des hommes et connaît tous leurs sentiments et motifs cachés, guérit sa timidité en disant: Ne craignez pas leur visage. (11)

Or, ce passage montre que les corruptions avaient tellement prévalu parmi le peuple élu, qu'aucun serviteur de Dieu ne pouvait accomplir paisiblement son office. Quand les prophètes et les enseignants ont affaire à un peuple enseignable, ils n'ont pas besoin de se battre: mais quand il n'y a pas de crainte de Dieu, et aucun respect pour lui, oui, quand les hommes sont emmenés par la violence de leurs convoitises, l'enseignant peut exercer son devoir sans être préparé à la guerre. C'est donc ce que Dieu laisse entendre, quand il demande à son prophète d'être courageux; car il voyait qu'il y aurait autant d'ennemis que se déclaraient les enfants d'Abraham.

La raison, également, de l'audace et de la confiance, qui est ajoutée, doit être remarquée, Car je suis avec toi pour te délivrer Par ces mots, Dieu rappelle au Prophète , qu'il y aurait une protection suffisante en son pouvoir, pour qu'il n'ait pas besoin de redouter la fureur de sa propre nation. Ce fut, en effet, au début, une entreprise formidable, quand Jérémie vit qu'il devait faire la guerre, non avec quelques hommes, mais avec tout le peuple; mais Dieu s'oppose à tous les hommes et dit: Je suis avec toi , (12) n'ayez pas peur. Nous voyons donc que l'honneur dû est alors accordé à Dieu, quand nous nous contentons de sa défense, nous négligeons la fureur des hommes, et n'hésitons pas à lutter contre tous les impies, oui, bien qu'ils puissent se soulever en masse contre nous: et leurs forces et leur puissance les plus fortes, nous devons nous sentir assurés que la défense de Dieu seule suffit à nous protéger. Telle est la signification complète du passage. Il suit maintenant-

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