Ici, Jérémie parle à nouveau de sa vocation, afin que sa doctrine ne soit pas méprisée, comme si elle provenait d'un particulier. Il témoigne donc à nouveau qu'il n'est pas venu de lui-même, mais qu'il a été envoyé d'en haut et qu'il a été investi de l'autorité d'un prophète. Dans ce but, il dit que les paroles de Dieu ont été mises dans sa bouche.

Ce passage doit être soigneusement observé; car Jérémie décrit brièvement comment un véritable appel peut être constaté, quand quelqu'un entreprend la charge d'un enseignant dans l'Église: il est vérifié même par cela quand il n'apporte rien de lui-même, selon ce que Pierre dit dans sa première épître canonique,

"Que celui qui parle parle comme les oracles de Dieu,"
(
1 Pierre 4:11)

c'est-à-dire qu'il ne parle pas en doutant, comme s'il introduisait ses propres gloses; mais qu'il parle hardiment et sans hésitation au nom de Dieu. De même, Jérémie, dans ce lieu, pour demander à être entendu, déclare clairement que les paroles de Dieu ont été mises dans sa bouche. Sachez donc que tout ce qui provient de l'esprit de l'homme doit être ignoré; car Dieu veut que cet honneur lui soit concédé seul, comme il a été dit hier, pour être entendu dans sa propre Église. Il s'ensuit qu'aucun ne doit être reconnu comme serviteur de Dieu, qu'aucun prophète ou enseignant ne doit être considéré comme vrai et fidèle, sauf ceux par qui Dieu parle, qui n'inventent rien eux-mêmes, qui n'enseignent pas selon leurs propres fantaisies, mais fidèlement. délivrez ce que Dieu leur a confié.

Un symbole visible a été ajouté, qu'il pourrait y avoir une confirmation plus forte: mais il n'y a aucune raison d'en faire une règle générale, comme s'il était nécessaire que les langues de tous les enseignants soient touchées par la main de Dieu. Il y a ici deux choses: la chose elle-même et le signe extérieur. Quant à la chose elle-même, une règle est prescrite à tous les serviteurs de Dieu, qu'ils n'apportent pas leurs propres inventions, mais qu'ils livrent simplement, de main en main, ce qu'ils ont reçu de Dieu. Mais c'était une chose spéciale pour Jérémie, que Dieu, en étendant sa main, lui ait touché la bouche; c'était pour lui montrer ouvertement que sa bouche était consacrée à lui-même. Il suffit donc, quant aux ministres de la parole, que leurs langues soient consacrées à Dieu, afin qu'ils ne mêlent aucune de leurs propres fictions à sa pure doctrine. Mais c'était la volonté de Dieu, quant à Jérémie, d'ajouter aussi les signes visibles de la chose elle-même, en tendant la main et en touchant sa bouche.

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