Ici, par une comparaison, il amplifie la méchanceté et l'ingratitude de sa propre nation, - qu'ils avaient surpassé en légèreté toutes les nations païennes; car il dit que toutes les nations étaient si d'accord dans une religion, que chaque nation suivait ce qu'elle avait reçu de ses ancêtres. Comment se fait-il alors que le Dieu d'Israël ait été répudié et rejeté par son propre peuple? S'il y avait une telle persistance dans l'erreur, pourquoi la vérité n'a-t-elle pas obtenu du crédit parmi ceux qui avaient été enseignés par la bouche de Dieu lui-même, comme s'ils avaient été même au ciel? Telle est la dérive de la signification du Prophète, quand il dit: Allez dans les îles de Chittim et envoyez en Kedar

Il mentionne la Grèce d'un côté, l'Orient de l'autre, et énonce une partie pour l'ensemble. Les Hébreux, comme nous l'avons vu dans Daniel, appelaient les Grecs Chittim, bien qu'ils pensaient en effet que le terme appartenait proprement aux Macédoniens; mais le Prophète a sans doute inclus dans ce terme non seulement la Grèce entière et les îles de la Méditerranée, mais aussi toute l'Europe, de manière à englober dans ces parties, la France et l'Espagne tout entière. Il y a en effet une certaine différence dans l'utilisation du mot; mais pris en général, il était entendu par les Hébreux, comme je l'ai dit, comme comprenant la France, l'Espagne, l'Allemagne, ainsi que la Grèce; et ils appelaient ces pays des îles, quoique éloignés de la mer, parce qu'ils ne faisaient aucun commerce avec des nations éloignées: par conséquent, ils pensaient que les pays au-delà de la mer étaient des îles; et le Prophète a parlé selon la coutume. (37)

Il leur propose ensuite de passer dans les îles, vers le sud ainsi que vers le nord; et puis il leur propose, d'autre part, d'envoyer explorer l'état de l'Orient, de l'Arabie ainsi que de l'Inde, de la Perse et d'autres pays; car sous le mot Kedar il inclut toutes les nations de l'Orient; et comme ce peuple était plus barbare que les autres, il les mentionne plutôt que les Perses ou les Mèdes, ou toute autre nation plus célèbre, afin d'exposer plus pleinement la conduite honteuse des Juifs. Allez puis, ou envoyer, vers toutes les régions du monde, et voir et réfléchissent attentivement, voir et revoir; comme s'il disait que la stupidité des Juifs était si grande, qu'ils ne pouvaient être réveillés par un seul mot ou par un avertissement. C'est donc la raison pour laquelle il les invite soigneusement à s'enquérir, bien que la chose elle-même soit très claire et évidente. Mais cette enquête minutieuse, comme je l'ai dit, a été imposée non pas à cause de l'obscurité du sujet, mais dans le but de réprouver la morosité de cette nation perverse, qui devait être consciente de sa grossière impiété, et pourtant se livrer à ses propres vices.

Continue après la publicité
Continue après la publicité