Le Prophète continue avec le même sujet. Il avait déjà dit que le peuple était comme une épouse infidèle, qui, ayant quitté son mari, se promène ici et là pour satisfaire ses convoitises. Pour ce point de vue, il donne maintenant la raison; car il aurait pu paraître traiter le peuple trop sévèrement, si le fait n'avait pas été signalé pour ainsi dire par le doigt; et c'est ce qu'il fait maintenant. Il dit qu'ils couraient çà et là, non pas d'une manière ordinaire, mais de manière à rendre évidente leur honteuse légèreté, telle qu'on la voit dans les strumpets, qui sans aucune honte recherchent des adultères ou des fornicateurs.

Mais j'ai déjà brièvement montré ce que veut dire le Prophète: quand le danger était proche, les Juifs ont cherché de l'aide, maintenant en Egypte, puis en Assyrie. Pourtant, ils savaient que cela leur était interdit; non pas que ce soit en soi un mal ou une mauvaise chose de chercher l'aide de ses voisins; mais parce que c'était la volonté de Dieu que la sûreté et la sécurité de ce peuple ne dépendent que de lui; car il les avait pris sous sa sauvegarde. Comme alors les Juifs étaient à la charge de Dieu, ils auraient dû accepter sa protection. Quand ils erraient ici et là, c'était une preuve d'incrédulité; et ce qu'ils attribuèrent aux Égyptiens ou aux Assyriens, ils l'enlevèrent à leur propre Dieu, qui avait promis que leur sécurité serait l'objet de ses soins. Il compare donc ces mouvements à une légèreté gratuite; ils étaient comme ceux des strumpets, qui déambulent dans tous les sens. Or une trompette doit être totalement impudique, lorsqu'elle cherche ainsi la satisfaction de sa convoitise: car les prostituées attendent souvent la venue des amants; mais quand ils se promènent partout, ils sont tout à fait abominables. C'est donc ce que le Prophète veut dire maintenant, c'est-à-dire que les Juifs ont couru ici et là; et c'est ainsi qu'ils ont changé leurs habitudes

Il reste en effet souvent chez les prostituées quelque amour naturel; mais c'est la preuve d'un désir brutal, éhonté et monstrueux, quand une femme cherche la compagnie de quelqu'un qu'elle peut voir, ou quand un homme désire une femme qu'il peut rencontrer. Quand il y a une telle impudeur, il semble qu'il ne reste aucune modestie, ni même ce qui est naturel; car, comme je l'ai déjà dit, cela doit être considéré comme monstrueux, lorsqu'une femme est enflammée de désir à la vue de quelqu'un. Et pourtant cette obscurité est ce que le Prophète réprouve chez les Juifs quand il dit qu'ils ont couru ici et là pour changer leurs habitudes: pour que leur amour ne continue mais ils convoitaient tout ce qu'ils rencontraient; non, ils allaient ici et là pour les séduire. Ce sujet est évoqué plus souvent et plus largement par Ezéchiel; et nous trouverons cette comparaison utilisée également dans d'autres parties de ce livre. Mais il me suffit de mentionner brièvement la conception du Prophète. (68)

Il ajoute ensuite: Tu seras aussi honteux des Égyptiens, honteux d'avoir été des Assyriens Avant l'époque d'Ézéchias, les Juifs avaient conclu un traité avec les Assyriens contre les Syriens et les Israélites, comme on le sait; puis contre les Égyptiens; car peu après qu'une guerre éclata entre eux et les Egyptiens, qui avaient été leurs confédérés, et changeant leur politique, ils allèrent chercher de l'aide en Assyrie. Ils se sont ensuite réconciliés avec leurs anciens ennemis; mais ce second traité se révéla aussi malheureusement. D'où le Prophète dit que la fin serait la même avec ce qu'ils avaient vécu auparavant. Dieu avait en effet réprimandé leur défection impie quand ils allaient en Assyrie. Il dit maintenant qu'il n'y aurait pas de meilleur succès avec l'aide des Égyptiens que ce qui a assisté à l'aide des Assyriens. Les Juifs, nous le savons, ont toujours été soumis au pillage et ont subi plus de pertes de leurs associés que de leurs ennemis déclarés. C'était la juste récompense de leur impiété et de leur défection. Dieu déclare alors qu'il serait le vengeur de cette seconde défection, comme il l'avait été de la première. Ça suit -

Quinn vilis factus es nimis, iterans vias tuas !
Comme tu es devenu extrêmement inutile, en répétant tes voies!

Les autres versions sont presque de la même importation générale. La version de Blayney est, -

Pourquoi te rendre excessivement vil, en répétant encore tes voies?

Les critiques modernes ont considéré que le verbe était אזל, et non זל. Cela peut sans aucun doute l'être non plus. Comme la honte est menacée à la fin du verset, ce dernier verbe est le plus approprié, -

Pourquoi devrais-tu devenir complètement dégradé en répétant ton cours?
Même par l'Égypte tu seras honteux, comme tu as été honteux par l'Assyrie.

«Cours», ou voie, signifie ici un procédé, et le répéter c'est suivre un cours similaire à ce qui avait été précédemment adopté. - Ed .

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