Jérémie raconte comment il reçut les messagers du roi, qui demandèrent de lui une réponse, s’il pouvait apporter quelque réconfort dans un état de choses si perplexe et presque désespéré, dit-il alors, que deux lui avaient été envoyés; l'un était Pashur, pas le prêtre mentionné dans le dernier chapitre, car il était le fils d'Immer, mais c'était le fils de Melchiah; et l'autre était le prêtre Sophonie, fils de Maaseiah. Mais il montre que le roi et ses conseillers étaient déçus de leur espérance, car ils attendaient une réponse favorable, comme si Dieu serait propice à Jérusalem; mais le prophète répondit, comme Dieu lui avait ordonné, que tout était fini avec la ville, le royaume et toute la nation.

Nous verrons aussi d'après d'autres passages que Sédécias n'était pas l'un des pires; s'il ne craignait pas vraiment Dieu et fût emmené par de faux conseils, il y avait encore en lui une certaine considération pour la religion, de sorte qu'il ne méprise pas Dieu comme le font les épicuriens. Beaucoup de ceux-ci se trouvent même à ce jour dans le monde, qui pensent qu'il suffit de nourrir une crainte à demi enfouie de Dieu et de garder un peu de respect pour la religion; mais il s'estompe beaucoup et disparaît même à la moindre occasion. Il en fut de même pour Sédécias; il était en quelque sorte neutre, car il n'adorait pas sérieusement Dieu ni ne le méprisait encore.

C'est pourquoi il envoya des messagers à Jérémie. Il savait que si Dieu était mécontent d'eux, aucune sécurité ne pouvait être espérée; mais il ne comprenait pas la manière d'apaiser Dieu, et il n'avait aucun désir réel de se réconcilier avec lui; comme c'est le cas avec les hypocrites, qui, bien qu'ils souhaitent que Dieu soit gentil avec eux, mais quand la miséricorde de Dieu leur est offerte, soit la rejette ouvertement, soit ne sont pas disposés à l'embrasser, parce qu'ils ne peuvent supporter de s'abandonner à Dieu. Tel était l'état d'esprit dans lequel se trouvait Sédécias; et c'est pourquoi il a demandé au Prophète de consulter Dieu. Mais nous devons également observer que c'était un message honorable; et il apparaît donc plus pleinement que Sédécias n'était pas un de ces tyrans furieux qui, comme les géants, cherchent à se battre avec Dieu. Car en envoyant deux messagers au Prophète, et en l'employant comme avocat pour chercher quelque faveur de Dieu, il prouva que la religion n'était pas entièrement supprimée et éteinte en lui.

Et c'est pourquoi aussi on peut voir combien le Prophète était audacieux et courageux; car il n'a pas été adouci par l'honneur qui lui était payé, mais a donné une réponse qui était propre à exaspérer le roi et à le conduire dans une grande colère. Mais il faut surtout remarquer qu'ils n'ont pas flatté le Prophète pour l'inciter à donner une fausse réponse, mais ont souhaité que Dieu soit consulté. Il semble donc qu’ils étaient convaincus de l’intégrité de Jérémie, qu’il ne dirait rien de manière imprudente ou de lui-même, mais qu’il serait un interprète fidèle et un héraut des oracles célestes. Et pourtant nous voyons, et nous verrons par la suite dans plusieurs passages, que le roi était très irrité contre le prophète de Dieu. Mais les hypocrites, bien qu'ils soient forcés de vénérer Dieu, sont pourtant portés ici et là, et ne maintiennent aucune cohérence, surtout lorsqu'ils perçoivent que Dieu est contre eux; car ils ne sont pas retournés par les menaces. Ils ne peuvent donc que faire du tumulte et s'efforcer comme des chevaux réfractaires de secouer leur cavalier. Un tel exemple que nous trouvons dans Sédécias; car il a reconnu Jérémie comme le fidèle serviteur de Dieu; car il n'a pas dit: «Dites un mensonge pour nous ou en notre faveur, mais demandez à Dieu pour nous.

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