Maintenant, le Prophète nous dit qu'il a été envoyé vers le roi et ses conseillers. Jusqu'à présent, il s'est adressé au roi et au peuple tout entier sans discernement; mais ici, un message spécial lui est confié pour être délivré au palais du roi; et il devait dire que le jugement était proche de lui et de ses conseillers. Mais il n'est plus menacé maintenant comme avant, car il y a une condition interposée: il les exhorte à se repentir, et leur promet indirectement le pardon, car en vain il leur aurait parlé de repentir s'il ne leur avait pas donné quelques espoirs de pardon et de délivrance. . Il n'est pas encore en contradiction avec lui-même, car si le roi devait être conduit à l'exil, il pourrait encore obtenir quelque faveur, après s'être soumis à une correction paternelle. Bien que, alors, le Prophète exhorte ici le roi et ses conseillers à se repentir, il montre pourtant qu'ils ne devaient pas être totalement exempts de châtiment, et pourtant il promet une certaine atténuation. (26)

Et ce passage nous rappelle que nous ne devons pas nous précipiter tête baissée dans le désespoir quand un grand mal est suspendu sur nous, et quand Dieu montre que nous ne pouvons pas complètement échapper au châtiment. Car il n'y a rien de plus déraisonnable que le fait que la crainte par laquelle Dieu nous rend à lui-même soit la cause du désespoir, de sorte que nous ne nous repentions pas; car bien que la colère de Dieu n’ait pas été entièrement supprimée, c’est une grande chose qu’elle soit atténuée, ce qui est un soulagement accompagnant le mal lui-même.

En bref, le prophète laisse entendre que la colère de Dieu pourrait être apaisée, mais pas totalement pacifiée, à condition que le roi et ses conseillers commencent à agir correctement et justement. Mais il mentionne la maison de David, non pas pour l’honneur, mais au contraire à titre de reproche; il ne se réfère pas non plus à David, comme certains l'affirment sans raison, parce qu'il a gouverné avec justice et était un roi des plus excellents et des plus honnêtes; mais le Prophète avait égard à l’alliance de Dieu. Car nous savons qu'ils se sont trompés lorsqu'ils pensaient qu'ils allaient être exempts de troubles grâce à un privilège particulier, parce que Dieu avait choisi cette famille et avait promis que le royaume serait perpétuel. Ainsi les hypocrites s'approprient à leur avantage tout ce que Dieu a promis; et en même temps ils se vantent, bien que sans foi et sans repentir, que Dieu leur est lié. Telle était donc la présomption du roi et de ses conseillers; car ceux qui étaient les descendants de David ne doutaient pas, mais d’être exempts du sort commun des hommes et d’être, comme on dit, des êtres sacrés. C'est pourquoi le Prophète dit, avec mépris, La maison de David! c'est-à-dire "que ces vaines vantardises cessent maintenant, car Dieu ne vous épargnera pas, même si vous pouvez vous vanter cent fois que vous êtes les descendants de David." Et en même temps, il leur reproche d'être devenus entièrement dégénérés, car Dieu avait conclu une alliance avec David à la condition qu'il le servît fidèlement; mais sa postérité était devenue perfide et apostate. C'est pourquoi le prophète leur présenta le nom de David, afin qu'il leur fasse encore plus de reproches, parce qu'ils étaient devenus totalement différents de leur père, ayant abandonné sa piété.

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