Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jérémie 26:12
Jérémie ne plaide que sa propre vocation et le commandement de Dieu; et ainsi il réfute l'accusation absurde qu'ils ont le plus impudemment porté contre lui. Il ne fait aucun doute qu'il aurait pu parler en général, mais il l'a jugé suffisant pour inclure le fond de sa défense. S'il avait fait un long discours, le point principal aurait pu être plus obscur. Il fait désormais clairement connaître l'état de la question des deux côtés. Les prêtres par leur propre autorité ont condamné Jérémie, parce qu'il a réduit à néant [comme ils le pensaient] les promesses de Dieu, car il avait menacé de détruire la ville et le temple; mais Jérémie, de l'autre côté, répond qu'il n'avait déclaré que ce que Dieu avait ordonné. Il y avait besoin de preuves, lorsque les prêtres jugeaient que Dieu était incompatible avec lui-même en dénonçant la destruction de cette ville, qu'il s'était engagée à défendre et à protéger. Mais la confutation de ceci était prête à portée de main, - que Dieu ne s'était jamais lié aux hypocrites et aux hommes impies; non, toute la gloire de la ville et la majesté du Temple dépendaient de son culte; il n'y a pas non plus de doute que Jérémie avait allégué ces choses. Mais comme c'était l'essentiel, il se contenta de déclarer qu'il avait été envoyé par Dieu.
Ainsi, indirectement, il condamna leurs vaines vantardises, que Dieu était de leur côté; mais il dit: "Je ne viens que par ordre de Dieu." Or, bien qu'il déclare brièvement et distinctement qu'il avait été envoyé par Dieu, il se présente pourtant comme prêt à tout prouver; et comme je l'ai déjà dit, il ne fait aucun doute qu'il a répondu et discuté de cette question frivole sur laquelle les prêtres ont tant insisté.
Il est en outre digne d'être remarqué qu'il s'est adressé à la fois aux princes et au peuple; et ainsi il laissa entendre que les prêtres et les prophètes étaient sourds et ne méritaient pas qu'on leur parle; car c'était leur détermination de mépriser fièrement Dieu et de faire la guerre, pour ainsi dire, avec ses serviteurs; car il aurait sans doute tenté sans aucun doute de les remettre sur le chemin de la sécurité. Mais comme il vit qu'ils avaient fermé la porte contre eux-mêmes, il les passa. C'est la raison pour laquelle il dit, qu'il a parlé aux princes et au peuple, étant passé par ceux, sur lesquels il a dû passer du travail en vain. Et sûrement quand ils ont dit qu'il était digne de mort, ils ont prouvé par une telle présomption qu'ils ne seraient pas enseignés par lui; et aussi leur cruauté les a empêchés d'être enseignables. Mais le Prophète a eu égard à la source même du mal, parce que leur but était de résister obstinément à Dieu et à tous ses prophètes.
En disant qu'il avait été envoyé pour prophétiser tout ce qu'ils avaient entendu, il les a faits juges, bien qu'il ne les ait pas abordés avec les princes; car nous avons vu que ces derniers étaient dans le palais du roi, et avaient été envoyés quand il y avait une crainte de quelque agitation. Mais il ne fait aucun doute que l'adresse a été répétée à nouveau. Jérémie en fit alors juges et arbitres, quand il dit qu'il n'avait rien rétracté, mais que ce qu'ils avaient entendu, il l'avait fidèlement déclaré selon l'ordre de Dieu. Ça suit, -