Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jérémie 28:17
Tous ceux qui n'avaient pas tenu compte de Jérémie voyaient en quelque sorte sous leurs yeux le jugement de Dieu. Aucune confirmation plus sûre n'aurait pu être attendue par les Juifs, s'ils avaient une parcelle de compréhension, que de voir l'imposteur tué par la seule parole de Jérémie; car il ne l'a jamais touché du doigt, ni ne l'a conduit au châtiment, bien qu'il le méritait; mais il le chassa du monde par le simple son de sa langue. Alors que la parole du saint Prophète avait une puissance céleste et divine, comme si Dieu lui-même avait fulminé du ciel, ou si d'une main armée avait tué cet impie, combien grand était leur aveuglement de ne pas être ému! Cependant, ils n'ont pas été déplacés; de là quelques Rabbins, voulant dissimuler, comme leur manière est, le reproche de leur propre nation, imaginent que les disciples de Hanania ont secrètement enlevé son corps, et qu'alors le peuple ne savait rien de sa mort. Mais quel besoin y a-t-il d'une telle évasion? car Jérémie ne dit rien de tel, mais parle de l'événement comme bien connu; c'était en effet un témoignage sûr de son propre appel. Il s'ensuit qu'elle n'était pas inconnue des Juifs; et pourtant le diable avait tellement aveuglé la plus grande partie d'entre eux, qu'ils ne prêtaient pas plus attention au saint homme qu'auparavant; au contraire, ils ignoraient totalement les menaces dont il avait été le témoin et le héraut.
Mais comment cela apparaît-il? la plus grande partie du peuple se souleva souvent contre lui comme s'il était le plus méchant des hommes; il a été accusé comme le traître de son pays, et a à peine échappé, par la clémence de. un roi cruel, quand il fut jeté dans un donjon comme un demi-mort. Puisque les Juifs ont donc furieusement furieux, on comprend donc ce dont le Prophète les menaçait si souvent, même avec l'esprit de vertige, de fureur, de folie, de stupeur et d'ivresse. De plus, il fallait que cette petite portion, qui n'était pas entièrement irrécupérable, soit restituée dans le bon sens; et cela a été fait par cette preuve manifeste de l'appel de Jérémie. Il était également nécessaire, d'autre part, que les incroyants soient plus retenus, afin qu'ils puissent être condamnés par leur propre conscience, comme Paul appelle les hérétiques auto-condamnés qui étaient devenus figés dans leur propre perversité, et s'étaient vendus volontairement et délibérément. comme esclaves du diable.