Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jérémie 28:4
Hanania a promis au roi lui-même ce qu'il venait de prédire concernant les vaisseaux du Temple et du palais. Mais on peut se demander, comment a-t-il osé donner espoir quant à la restauration de Jéconiah, puisque cela n'aurait pas pu être acceptable pour Sédécias? car Jeconiah n'aurait pas pu gagner à nouveau ce qu'il avait perdu sans l'abdication de Zacharie; mais il ne se serait jamais soumis volontairement à perdre sa propre dignité et à devenir un homme privé, et à permettre à celui qui avait été privé de ce grand honneur de revenir. Mais il ne fait aucun doute qu'il comptait sur la faveur du peuple et qu'il était pleinement persuadé que si Sédécias pouvait souffrir d'être ainsi dégradé, il serait encore contraint de montrer un sentiment différent; car Sédécias lui-même considérait son propre règne comme non honorable, car il n’était pas assis sur le trône de David par droit de succession. Il avait été monté sur le trône par un tyran, et il n'osait faire au peuple aucune autre prétention que de vouloir que Jeconiah revienne et possède le royaume dont il avait été privé. Comme alors cet imposteur savait que le roi n'osait manifester aucun mécontentement, mais que sa prophétie serait gratifiante et acceptable pour le peuple, il promit hardiment ce que nous lisons ici concernant le retour de Jeconiah.
Il dit donc au nom de Dieu: Jeconiah, le fils de Jehoiakim, le roi de Juda, et tout le peuple captif, qui a été emmené à Babylone, je restaurerai dans ce lieu. Nous voyons qu'il a toujours été gonflé de la même arrogance, et qu'il a totalement ignoré Dieu, dont il profane ainsi dans le sport le nom. Mais tout cela coulait de cette fontaine, même parce qu'il avait été aveuglé par le juste jugement de Dieu.
il confirme alors sa propre prophétie en répétant son commencement, J'ai brisé le joug du roi de Babylone (196) Il s'était ouvert une entrée, en disant que la destruction de la monarchie babylonienne était proche; et maintenant, après avoir prononcé ce qui lui paraissait bon dans toute l'affaire, il se réfère à nouveau à cet événement. Comme il avait alors promis que la monarchie ne durerait pas plus de deux ans, les Juifs auraient pu supposer qu'ils deviendraient libres, et auraient ainsi pu espérer un état de choses heureux; et c'était le dessein de l'imposteur; mais quelle fut la réponse de Jérémie? Son opposition à lui était franche et ferme; mais, voyant qu'il avait encouru la mauvaise volonté du peuple, il avait hâte de l'éloigner; et avant de répéter ce qu'il avait dit de leurs soixante-dix ans d'exil, il montra qu'il n'avait pas reçu sa commission avec empressement, comme s'il avait été aliéné de son peuple, ou avait négligé leur bien-être, ou avait été emporté par quelque morbide sentiment d'apporter un message triste et triste. Il a donc dit: