Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jérémie 36:25
Le prophète aggrave la méchanceté du roi par cette circonstance, que trois hommes se sont opposés à lui, bien qu'ils se soient ainsi exposés à un grand danger. Ils virent que le roi était emporté par la violence de son humeur; et quand il a résisté à Dieu d'une manière si insolente, qu'aurait-il osé leur faire? Qu'ils hésitent malgré tout à ne pas intercéder auprès de lui, c'est un exemple de grand courage. Mais il apparaît donc que, comme le roi ne s'est pas occupé de leurs conseils, son impiété était extrême.
La particule וגם ugam , doit être rendue néanmoins Beaucoup les interprètes n'ont pas assisté ici à ce qui est emphatique, et ont donc perverti le sens du prophète, ou du moins l'ont atténué pour ne pas représenter fidèlement l'objet du prophète; car il y a, comme je l'ai dit, une exagération très emphatique dans le mot Néanmoins Et apprenons de ce passage, que quand Dieu nous retire de mauvais desseins , nous sommes moins excusables si nous persévérons dans l'exécution de ce qu'il dit clairement ne doit pas être fait. La conscience sera en effet toujours pour nous à la place de mille témoins; et bien que personne ne soit présent en tant que témoin, conseiller ou moniteur, nous essaierons en vain de nous échapper devant Dieu en prétendant l'ignorance, l'erreur ou le manque de réflexion: mais quand le Seigneur par l'instrumentalité des hommes nous rappelle, alors afin que nous ne puissions pas continuer de mauvaises manières, si nous ne sommes pas persuadés de renoncer, alors nous découvrirons plus pleinement notre incorrigible perversité, selon ce que le Prophète laisse entendre ici. Bref, sachez que quiconque pèche plus gravement, plus Dieu emploie de moyens pour le tirer de sa mauvaise voie.
Puisque, donc, nous voyons à quel point Jehoiakim était obstiné, il n'y a aucune raison pour nous de nous demander que beaucoup à ce jour continuent de manière présomptueuse dans leur cours, bien que Dieu pour ainsi dire les contrôle, ou du moins envoie des hommes pour les retenir. Sachez donc que c'est un vieux mal, afin que nous ne soyons pas dérangés par un mépris aussi présomptueux des impies.
Remarquons aussi l'exemple donné ici d'un avertissement audacieux: car c'est quelque chose comme un miracle de trouver ceux qui sont aujourd'hui dans la cour des princes, assez hardis pour protester quand il y a beaucoup de danger; car, comme il a été dit précédemment, chacun est ingénieux à trouver des moyens de flatter; et comme c'est le meilleur et le plus court chemin vers l'élévation, tous s'appliquent assidûment à cet art. Le Prophète avait en effet dit que le roi et ses conseillers ne déchiraient pas leurs vêtements, et pourtant il nous parle maintenant de trois qui professaient ouvertement qu'ils craignaient Dieu: mais quand il a parlé avant de tous les princes, nous devons le comprendre comme parlant de eux en tant que corps. Alors les trois, mentionnés maintenant, doivent être exceptés; il n'y a pas de doute non plus qu'ils encoururent le mécontentement de tous les courtisans, comme ils les avaient opposés à eux, puisqu'ils devaient avoir honte de leur propre négligence; mais ils ont osé attirer sur eux le mécontentement du roi et de tous les autres, car ils ont vu que c'était la cause de Dieu. Ça suit -