Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jérémie 36:26
Ici est décrite la folie du roi, qui était si grande, qu'il a exhalé sa rage contre le Prophète et son scribe; et il choisit sans doute ceux qu'il croyait les plus disposés à lui obéir. Il n'aurait jamais pris des ministres tels qu'Elnathan, Delaiah ou Gemariah, car il savait à quel point ils abhorraient un acte aussi néfaste; mais il envoya ceux qu'il jugeait les plus adaptés pour un service tel que celui de tuer Jérémie et Baruch.
Il n'est pas indûment conjecturé à partir de ce passage et d'un précédent, que Jérémie n'était pas détenu en prison, mais qu'il avait été retenu par Dieu de proclamer ses prophéties au roi et de les lire au peuple. Mais comme le mot עצור, otsur, est pris ailleurs pour un captif ou une borne, nous pouvons en effet tirer une conclusion différente. Cependant, je ne contesterai pas un tel point. J'ai déjà expliqué ce que j'approuve le plus, à savoir que Jérémie était interdit par une révélation secrète, car il était interdit à Paul d'aller en Bithynie. (Actes 16:7) Il n'est certainement pas probable qu'il ait pu s'échapper de la prison du roi, sauf qu'il faut dire qu'il n'était pas si confiné mais qu'il se croyait libre de s'échapper quand il vit que c'était la volonté de Dieu, ou que bien que Jérémie n'eût pas quitté la prison, il échappa pourtant en privé à la rage actuelle du roi, parce qu'il était forcé.
Quoi qu'il en soit, nous devons remarquer les paroles, que Dieu les a cachées Jérémie a sans doute accepté le conseil qui lui avait été donné, de prendre soin de sa vie; il reconnaît cependant maintenant qu'il avait été préservé par la bonté de Dieu, comme s'il avait dit, que bien qu'il puisse y avoir de nombreuses façons d'échapper à nos dangers actuels, notre vie est entre les mains de Dieu, de sorte qu'il se cache et cache nous; car nous courrions nous-mêmes tête baissée jusqu'à la mort, si nous n'étions pas couverts par l'ombre de sa main. Mais le reste demain.