Commentaire Biblique de Jean Calvin
Jérémie 46:28
Il répète la même chose, et ce n'est pas étonnant, car dans des circonstances si désespérées, il n'était pas facile d'élever et de soutenir l'esprit des gens, afin qu'ils puissent attendre patiemment le moment de leur rédemption. Il a dû les élever à la lumière pour ainsi dire du plus bas des profondeurs, car la captivité était à peu près de la mort, selon ce que dit Ézéchiel, (Ézéchiel 37) qui montre que le Le dicton commun parmi eux était,
«Dieu peut-il ressusciter les morts de leurs tombes?»
Chaque fois que les prophètes ont promis que Dieu deviendrait leur Rédempteur, ils ont dit: «Oh, est-ce que Dieu nous ressuscitera? Tout cela est une fable. Pour cette raison, Dieu a ordonné aux os morts et secs de se lever et de prendre leur propre peau et chair, du moins cela a été montré au Prophète dans une vision.
Nous comprenons maintenant pourquoi le Prophète a répété deux fois ce qui était en soi suffisamment clair, N'ayez pas peur, mon serviteur Jacob, même parce qu'ils ne pouvaient pas appréhender la miséricorde de Dieu, sauf qu'ils détournaient les yeux de leurs grandes difficultés, et plus loin, parce qu'il ne leur suffisait pas une seule fois d'embrasser cette promesse, sans s'y reposer constamment. D'où le Prophète, pour les encourager fermement à espérer, et en même temps pour les rendre persévérants, et pour les confirmer, dit deux fois, N'ayez pas peur, mon serviteur Jacob Il ajoute ensuite: Je suis avec toi Et cette promesse, comme on l'a dit, dépend de l'adoption gratuite, car Dieu avait choisi ce peuple pour lui-même , afin qu'ils soient un royaume sacerdotal.
Il ajoute ensuite, Car je ferai une consommation parmi toutes les nations, etc. Par cette comparaison, il adoucit et atténue toute peine: car si amère que puisse être la condition des gens, mais quand ils considéraient que la fuite les traiterait plus doucement qu'avec les autres mortels, c'était une cause de grande consolation. Le Prophète, alors, voyant que les Juifs, alors que leurs esprits étaient aigris, ne pouvaient pas accepter la faveur de Dieu, montre ici que, quelque sévèrement que Dieu puisse les châtier, il serait pourtant plus miséricordieux envers eux que envers les autres nations: comment cela? parce que, dit-il, Je ferai une consommation parmi les autres nations, c'est-à-dire qu'ils doit être détruit sans aucun remède; comme s'il avait dit que la blessure qu'il infligerait à d'autres nations serait mortelle, mais qu'il ne ferait pas une consommation quant à son peuple élu.
Cela ne semble pas être d'accord avec ce qu'il avait dit auparavant, à savoir que l'Égypte devrait être de nouveau habitée comme autrefois. Comment la restauration de l'Égypte peut-elle être cohérente avec les paroles du prophète ici? À cela, je réponds que lorsque Dieu atténue sa rigueur envers les incroyants, il ne leur est pas encore propice, et l'indulgence qui leur est montrée n'est pas une preuve de sa faveur paternelle, comme je l'ai déjà observé. Bien qu'alors il y ait eu des Égyptiens qui sont restés en vie après la ruine de leur royaume, mais Dieu a accompli une consommation en Égypte, car là sa vengeance a continué après cela, le temps. Maintenant, quand nous arrivons au peuple élu, Dieu dit en de nombreux endroits, Je ne ferai pas de consommation Il semble y avoir ici encore une certaine contradiction, quand ne s'occupe que des mots; car on dit que Dieu a accompli une consommation quant à son peuple élu; mais ce fut le cas, lorsqu'il détruisit tout le corps du peuple; et cette consommation était extérieure; il ne restait jamais en même temps quelque racine cachée.
Bref, quand Dieu dit qu'il fait une consommation comme aux nations païennes, il faut comprendre que Dieu les maudit depuis la racine. Comme quand un arbre se tient, quand sa racine est morte; il en est de même pour les nations païennes, pour ainsi dire, mais en attendant elles sont consumées, car Dieu les a vouées à la ruine éternelle. Mais on dit que la consommation est celle des enfants de Dieu, quand rien n’apparaît à la surface, mais peut-être un tronc sec; mais il reste une racine vivante, qui repoussera, et de là des branches surgiront. Nous voyons donc comment Dieu fait une consommation quant à tous les incroyants, et pourtant ne fait pas une consommation quant à son peuple élu.