Dieu tient à nouveau, pour ainsi dire, une conférence avec eux, et dans ce but, - afin de vérifier toutes leurs plaintes et de fermer la bouche, de peur qu'ils ne s'opposent et disent qu'ils ont été trop sévèrement traités. Afin que cette objection puisse alors être levée, Dieu répète qu'il ne pouvait pas pardonner des péchés aussi atroces. Et ce principe est adopté, qu'il était impossible de ne pas punir de tels hommes méchants qui ne se repentiraient pas. Car puisque Dieu est le juge du monde, il ne peut pas plus abandonner son jugement que son essence. Alors que la majesté de Dieu et sa fonction de juge sont inséparablement liées, le prophète conclut que ce que les Juifs pensaient impossible, c'est-à-dire qu'ils pouvaient échapper impunis, et continuer à provoquer Dieu, pour ainsi dire, par la guerre ouverte, avec leurs terribles péchés: Ne devrais-je pas alors visiter pour cela, dit Jéhovah?

Ici est introduit le nom de Jéhovah. Un juge terrestre peut pardonner aux impies et aux pires des hommes; mais cela ne peut pas être fait par Dieu; car chaque fois que Dieu pardonne, il conduit les pécheurs à la repentance: afin qu'il ne souffre jamais de péchés pour être impuni. Car celui qui se repent devient son propre juge et anticipe ainsi le jugement de Dieu. Là où il y a une vraie conversion, Dieu ne montre aucune indulgence aux péchés. Mais quand la persistance dans les péchés est telle que ceux qui sont avertis méprisent toute instruction, il est impossible que Dieu pardonne; comme dans ce cas il renoncerait à sa propre gloire, ce qui ne peut jamais être. Ne devrais-je pas alors visiter pour cela, dit Jéhovah?

Et sur une nation comme celle-ci ne devrait pas se venger de mon âme? Dieu parle ici à la manière des hommes, car il ne cherche pas à se venger; et quand il parle de son âme, même cela ne lui convient pas strictement; mais il n'y a ici rien d'obscur; car ce que cela signifie, c'est qu'il est hostile à la méchanceté, comme il est dit dans Psaume 5:5, qu'il ne peut pas supporter l'iniquité. Puisqu'il en est ainsi, il s'ensuit qu'il doit soit être expulsé de son trône céleste, soit une punition doit être infligée aux méchants, qui restent pervers et ne mettent pas de fin ni de limites à leurs péchés. Chaque fois qu'alors l'illusion rampe sur nous et que Satan cherche par ses séductions à nous amener à oublier le jugement de Dieu, que cela nous vienne à l'esprit - que Dieu ne serait pas Dieu, à moins qu'il ne punisse les péchés. Il faut alors qu'il punisse les péchés ou qu'il soit mécontent de nous: mais, comme on l'a dit, il ne peut pas être incompatible avec lui-même ou différent de sa nature, puisqu'aucun changement ne peut avoir lieu en lui. Soit alors sa main est tendue pour punir nos péchés, soit son jugement doit être anticipé par nous. Et comment cela peut-il être fait? En apprenant à condamner nous-mêmes, en devenant mécontent de nos péchés.

Quand donc notre conversion sera de ce genre, alors Dieu sera miséricordieux envers nous; et ainsi il ne pardonnera pas nos péchés, comme s'il les approuvait, ou comme s'il n'exerçait pas sa charge de juge. Mais, comme je l'ai dit, ce qui est enseigné ici s'adresse à juste titre à ceux qui sont soit réfractaires, soit que Satan rend si stupides et oublieux, qu'ils ne se demandent pas de rendre compte; bref, ce qui est dit ici rendra les impies, qui continuent dans leur perversité, inexcusables, ou il réveillera ceux qui sont guérissables, afin qu'ils se jugent eux-mêmes et n'attendent pas que Dieu tende la main pour exécuter un châtiment extrême.

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