Jérémie poursuit ici le même sujet, et soutient l'esprit des fidèles dans leurs misères, de peur qu'ils ne se découragent complètement. C'est alors comme s'il tendait la main vers le naufragé, ou soutenait ceux couchés comme sans vie; car l’exil vers les enfants de Dieu n’était pas seulement triste, mais ressemblait à la mort, parce qu’ils percevaient la vengeance de Dieu comme s'ils avaient été entièrement répudiés. Il fallait donc leur donner quelque consolation, afin qu'ils ne désespèrent pas tout à fait. Le but de notre Prophète est donc maintenant d'encourager les Juifs à supporter patiemment leurs ennuis et de ne pas penser que le coup qui leur a été infligé est fatal. C'est pourquoi Dieu promet une restauration de leur propre pays, ce qui serait une preuve de pardon et de miséricorde; car quand Dieu rassembla son peuple, c'était comme s'il avait ouvertement montré que leur adoption restait inchangée, et que l'alliance qui parut un temps échouer était toujours valable.

Nous voyons maintenant pourquoi Jérémie a parlé de la restauration du peuple; puis il ajoute, à leurs propres plis, ou à leur propre habitation. Cette façon de parler, nous le savons, se retrouve partout dans les prophètes, car ils comparent Dieu à un berger et l'Église à un troupeau de brebis. Cette similitude est donc suffisamment commune, et Dieu ne pourrait pas mieux exprimer combien il se souciait du bien-être de son peuple, qu'en se présentant comme leur berger et en témoignant qu'il prendrait soin de son troupeau. Mais comme nous l'avons dit au début du livre, Jérémie avait une raison particulière d'utiliser cette similitude, car il venait d'une ville de pâturages, et avait été depuis son enfance parmi les bergers: il n'est donc pas étonnant qu'il utilise souvent des expressions pour auquel il avait été habitué; car l'éducation forme en grande partie le langage des hommes. Bien qu'alors le Prophète parle selon la phraséologie habituelle de l'Écriture, il ne fait cependant aucun doute qu'il a conservé, comme on l'a dit ailleurs, sa propre façon habituelle de parler.

Il dit ensuite qu'après le rassemblement, les gens habiteraient des montagnes riches et fertiles, même Carmel et Bashan. La fécondité de ces montagnes est évoquée dans de nombreux endroits, mais il n'est pas nécessaire de les citer. Le sens cependant est que Dieu, après avoir réuni à nouveau son peuple élu, serait comme un berger fidèle pour eux, afin qu'ils puissent se sentir assurés qu'il y aurait non seulement un retour gratuit dans leur propre pays, mais que Dieu serait aussi le gardien de leur sécurité, pour les protéger, comme toujours, pour les soigner, les défendre contre leurs ennemis.

Mais pour que Dieu puisse exprimer plus pleinement sa bonté, ajoute-t-il, et satisfait sera son âme L'âme ici doit être prise pour le désir, comme dans de nombreux autres endroits . Maintenant, il faut garder à l'esprit l'ancienne doctrine, à savoir que Dieu n'est jamais aussi en colère ou mécontent de son Église, mais qu'il se souvient de son alliance. Puis, quant aux fidèles, après avoir subi leur châtiment provisoire, Dieu leur tend enfin la main; il ne leur est pas non plus une fois seulement propice, mais continue sa miséricorde et les chérit tellement qu'il n'est pas moins soucieux de leur bien-être qu'un berger, à qui son troupeau n'est pas moins cher que sa propre vie, de sorte qu'il veille dans la nuit, endure le froid et la chaleur, et s'expose également à de nombreux dangers des voleurs et des bêtes sauvages afin qu'il puisse protéger son troupeau. Mais le Prophète signale comme du doigt la source même de tout cela quand il ajoute:

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