Commentaire Biblique de Jean Calvin
Joël 1:10
Le Prophète continue ici avec le même sujet, et utilise ces nombreux mots pour donner plus d'effet à ce qu'il a dit; car il savait qu'il s'adressait aux sourds, qui, par une longue habitude, s'étaient tellement endurcis que Dieu ne pouvait rien faire, du moins très peu, par sa parole. C'est la raison pour laquelle le Prophète insiste si sérieusement sur un sujet si évident. Quelqu'un devrait-il demander quel besoin il y avait de tant d'expressions, car cela semble être une utilisation inutile des mots; Je reconnais bien que tout ce que le Prophète voulait dire ait pu être exprimé en une seule phrase, car il n'y a ici rien de compliqué: mais il ne suffisait pas que ce qu'il disait soit compris, sauf que les Juifs se l'appliquaient à eux-mêmes, et percevaient qu'ils avaient à voir avec Dieu; et pour faire cette demande, ils n'ont pas été éliminés. Ce n'est donc pas sans raison que le Prophète travaille ici et applique la même chose en plusieurs mots.
C'est pourquoi il dit: Le champ est gaspillé et la terre pleure; car le blé a péri, car le vin a séché, car l'huile a été détruite. Et par ces mots, il laisse entendre qu'ils ne voient rien; comme s'il disait: «Que la nécessité vous extorque le deuil; vous êtes en effet affamés, vous vous plaignez tous du besoin, tous déplorent le besoin de pain et de vin; et pourtant personne de vous ne pense d'où vient ce besoin, qu'il vient de la main de Dieu. Vous le sentez dans votre bouche, vous le sentez dans votre palais, vous le sentez dans votre gorge, vous le sentez dans votre estomac; mais vous ne le sentez pas dans votre cœur. En bref, le prophète laisse entendre que les Juifs étaient dépourvus de bonne compréhension; ils déploraient en effet leur famine, mais ils étaient comme des bêtes brutes qui, quand elles ont faim, montrent des signes d'impatience. Les Juifs pleuraient donc, parce que leur estomac les inquiétait; mais ils ne savaient pas que la cause de leur besoin et de leur famine était leurs péchés. Il suit ensuite -