Commentaire Biblique de Jean Calvin
Josué 1:10
10. Puis Joshua a commandé (25) etc On peut douter que cette proclamation ait été faite après l'envoi des espions, et bien sûr à leur retour. Et certes, je pense que non seulement probable, mais je suis pleinement convaincu que ce n'est qu'après que leur rapport lui a fourni les connaissances dont il avait besoin, qu'il a résolu de déplacer son camp. Il eût été absurde de se hâter sur un chemin inconnu, alors qu'il jugeait opportun d'être informé sur de nombreux points avant de mettre le pied sur un territoire hostile. Il n'y a rien non plus de nouveau à négliger l'ordre du temps et à entrelacer ensuite ce qui avait été omis. Le deuxième chapitre doit donc être considéré comme une sorte de parenthèse interposée, expliquant plus complètement au lecteur ce qui s'était passé, lorsque Josué a enfin ordonné au peuple de récupérer ses vaisseaux.
Après que toutes les questions nécessaires aient été vérifiées, il a vu qu'il était grand temps de procéder et a publié une proclamation, ordonnant au peuple de se préparer pour la campagne. Avec la plus grande confiance, il déclare qu'ils passeront le Jourdain au bout de trois jours: ce qu'il n'aurait jamais osé faire sans la suggestion de l'Esprit. Personne n'avait tenté le gué et il ne semblait y avoir aucun espoir que cela puisse être fait. (26) Il n'y avait aucun moyen de traverser ni par un pont ni par des bateaux: et rien de plus facile pour l'ennemi que d'empêcher le passage. La seule chose qui restait donc était que Dieu les transporte miraculeusement. Ce Josué espérait non pas au hasard, ni de sa propre main, mais comme une question qui avait été divinement révélée. La foi du peuple se distinguait aussi par la promptitude de son obéissance: car, au vu des grandes difficultés qui se présentaient, il n'aurait jamais obéi aussi facilement s'ils n'avaient pas porté attention à Dieu. On ne peut douter qu'Il a inspiré leur esprit avec cette empressement, afin d'éliminer tous les obstacles qui pourraient retarder l'accomplissement de la promesse.