Commentaire Biblique de Jean Calvin
Josué 14:7
7. J'avais quarante ans , etc. Il semble parler de sa propre vertu en termes plutôt plus élevés que ne devient un homme pieux et modeste. Mais rappelons-nous que, vu que la chose était en elle-même désagréable et sujette à de nombreuses objections, elle avait besoin d'une éloge spéciale pour supprimer l'envie. Il mentionne donc qu'il a agi de bonne foi en rapportant ce qu'il avait appris concernant le terrain. Car l'expression «tel qu'il était dans mon cœur» dénote évidemment la sincérité, le cœur étant ainsi opposé aux paroles trompeuses. C'est une fiction ridicule d'imaginer qu'il l'ait dit dans son cœur, car de peur d'être tué par ses compagnons, il n'avait d'ailleurs pas osé évoquer quoi que ce soit de ce genre. Rien de plus que simplement ceci, qu'il a agi honnêtement selon l'ordre qui lui a été donné, sans glose ni dissimulation. Il élargit sur le mérite de son intégrité, car bien qu'il ait été opposé par tous ses collègues, à l'exception de Josué, il n'a pas cédé à leur méchanceté, ni n'a été découragé par leur conspiration inique, mais a poursuivi résolument son dessein. Les mots pris dans leur sens le plus littéral sont, j'ai rempli ou accompli pour aller après ton Dieu; mais la signification évidente est qu'il n'a pas été séduit par une exécution fidèle de son devoir par la méchante machination de dix hommes, aussi difficile qu'il fût de leur résister, car il suivait Dieu avec une persévérance inflexible, se sentant parfaitement assuré que Dieu était l'auteur de l'expédition, dont ces hommes perfides s'efforçaient de tirer le peuple.
Apprenons de ce passage, premièrement, qu'à moins que la dernière partie ne corresponde au premier, les bons commencements disparaissent; deuxièmement, cette constance ne mérite d'être louée que lorsque nous suivons Dieu.