Commentaire Biblique de Jean Calvin
Josué 22:30
30. Et quand Phinéas le prêtre, etc Phinées et les ambassadeurs tempèrent à juste titre leur zèle, quand, au lieu d'insister durement et de pousser le préjugé qu'ils avaient conçu, ils admettent doucement et volontairement l'excuse. Beaucoup de personnes, si une fois offensées et exaspérées par une question quelconque, ne peuvent être apaisées par aucune défense, et trouvent toujours quelque chose de malicieusement et injustement à caresser, plutôt que de sembler céder à la raison. L'exemple ici mérite d'être observé. Il nous enseigne que si à un moment donné nous concevons l'offense à l'égard d'un sujet qui n'est pas suffisamment connu, nous devons nous méfier de l'obstination et être immédiatement prêts à adopter un point de vue équitable. De plus, lorsque les enfants de Ruben, Gad et Manassé sont retrouvés exempts de crime, Phinées et les ambassadeurs l'attribuent à la grâce de Dieu. Car par les paroles, nous savons que Jéhovah est au milieu de nous, ils intiment que Dieu leur était propice et avait pris soin de leur sécurité.
Ceci doit être soigneusement observé; car nous pouvons en déduire que nous ne nous révoltons jamais de Dieu, ni ne tombons dans l'impiété à moins qu'il ne nous abandonne et ne nous abandonne lorsqu'il est ainsi abandonné à un esprit réprouvé. Toute idolâtrie montre donc que Dieu a été auparavant aliéné et est sur le point de nous punir en nous infligeant la cécité judiciaire. En attendant, nous devons tenir que nous ne persévérons dans la piété que dans la mesure où Dieu est présent pour nous soutenir par sa main, et nous confirmer dans la persévérance par le libre arbitre de son Esprit. Phinées et les ambassadeurs parlent comme s'ils avaient été délivrés par les enfants de Ruben, Gad et Manassé, car il n'y avait plus lieu de craindre la vengeance divine, quand tout soupçon de criminalité avait été écarté. Enfin une équité et une humanité similaires se manifestent par le peuple tout entier, en acceptant la défense de ses frères, il rendit grâce à Dieu d'avoir préservé son peuple de la criminalité.
Bien qu'ils aient été soudainement enflammés, ils partent l'esprit calme. De la même manière, les deux tribus et la demi-tribu s'efforcent avec soin d'accomplir leur devoir en donnant un nom à l'autel, ce qui, en expliquant son bon usage, pourrait détourner le peuple de toute superstition.