Commentaire Biblique de Jean Calvin
Josué 23:12
12. Sinon, si vous le faites, revenez en arrière, etc Selon la méthode habituelle observé dans la Loi, ajoute-t-il menaçant, afin que s'ils ne sont pas suffisamment séduits par la bonté divine, ils puissent être excités par la crainte à l'accomplissement de leur devoir. Il est, en effet, honteux pour les hommes, quand Dieu daignera gracieusement de les inviter, pas tout de suite à courir en avant et à répondre à l'invitation par une obéissance prompte et alerte; mais telle est la léthargie de la chair, qu'elle a toujours besoin d'être stimulée par des menaces. Josué adopte donc la méthode habituelle de la Loi, tout en rappelant aux Israélites les terreurs du Seigneur, à condition qu'ils n'embrassent pas de leur propre chef sa faveur offerte. De plus, ce n'est pas une seule fois cela, il leur présente la dénonciation que les nations de Canaan seront des fléaux à leurs flancs et des épines à leurs yeux si elles se familiarisent avec elles. Premièrement, dans la mesure où Dieu s'était consacré la terre à lui-même, il souhaitait qu'elle soit purgée de toutes impuretés; et deuxièmement, dans la mesure où il voyait à quel point les gens étaient enclins à être corrompus par le mauvais exemple, il souhaitait également apporter un remède à ce mal. Alors, alors que d'une part le peuple ne comptait pour rien que la terre soit contaminée par des superstitions impies, et que les idoles y soient adorées au lieu du vrai Dieu, et d'autre part, contracté avec empressement la contagion de leurs vices, ce n'était qu'une juste punition de ce mépris flagrant qu'ils devaient subir les abus et l'hostilité de ceux qu'ils avaient mal (191) épargnés.
Que les menaces que Moïse et Josué ont ainsi dénoncées ont été ouvertement accomplies, n'est que trop évident dans le Livre des Juges. Et pourtant cette promulgation de la vengeance divine n'était pas tout à fait inutile; car après la mort de Josué, ils sont devenus assez courageux pour s'engager dans la guerre. Leur ardeur, cependant, s'est avérée évanescente, (192) et ils ont été peu de temps après initiés à de mauvais rites gentils. Par conséquent, nous percevons dans l'esprit humain un désir intempestif de culte pervers, un désir qu'aucune restriction ne peut contenir.
Il convient maintenant d'examiner dans quelle mesure cette doctrine nous est applicable. Il est vrai qu'un ordre spécial a été donné au peuple ancien de détruire les nations de Canaan et de se tenir à l'écart de toute souillure profane. Pour nous, de nos jours, aucune région précise ne délimite nos frontières précises; nous ne sommes pas non plus armés de l'épée pour tuer tous les impies; nous n'avons qu'à nous garder de nous permettre de nous impliquer dans la communion avec la méchanceté, en ne nous en tenant pas suffisamment à distance. Car il est presque impossible, si on s'y mêle, d'éviter spontanément de recevoir quelque tache ou tache. Mais ce point ayant été exposé ailleurs, je n'y reviens plus qu'en passant.