Commentaire Biblique de Jean Calvin
Josué 8:1
1. Et le Seigneur a dit à Josué, etc. Cela a eu une grande importance pour Josué, ainsi que le peuple, pour inspirer un nouveau courage, afin qu'ils puissent se préparer avec confiance à attaquer la ville d'Aï, dont ils avaient récemment été repoussés avec perte et plus grande disgrâce. Dieu, donc, pour leur inspirer l'intrépidité dans cette expédition, leur promet qu'il leur donnera la ville. Avec le même point de vue, il leur enjoint de se battre par stratagème plus que par la guerre ouverte, d'attirer l'ennemi et de choisir un lieu secret pour une embuscade qui pourrait les surprendre. Quelques milliers auraient pu sans difficulté être renversés par un immense hôte attaquant la ville de façon soudaine et inattendue. Mais comme nous avons vu autrefois que le cœur de tous avait fondu, Dieu a consulté pour leur faiblesse en ne leur imposant pas plus de fardeau qu'ils ne pouvaient le supporter, jusqu'à ce qu'ils se soient remis de leur panique excessive et qu'ils puissent exécuter ses commandements avec empressement.
Il est vrai, en effet, qu'il utilisait maintenant leur propre effort, en partie qu'ils pourraient ne pas toujours continuer à chercher des miracles, et ainsi se livrer à la paresse, et en partie que dans des modes d'action différents et inégaux, ils pourraient néanmoins reconnaître que son pouvoir est le même. Mais il faut veiller à ne pas omettre la raison particulière, à savoir que n'étant pas encore remis de leur terreur, ils n'auraient guère pu être incités à s'engager dans un conflit ouvert, s'ils n'avaient pas vu le stratagème employé comme une aide subsidiaire. La première place, cependant, est due à la promesse: Ne crains pas, car je l'ai remise entre tes mains: car bien qu'elle soit adressée verbalement à Josué, elle appartient en commun à tout le peuple, car il était plus que nécessaire que tous un homme doit être libéré de l'anxiété et doté d'une nouvelle confiance. L'ordre de brûler la ville comme Jéricho apparaît comme une concession au sentiment populaire, la vengeance ainsi prise servant à effacer le souvenir de leur disgrâce. En même temps qu'ils peuvent s'engager plus volontiers dans l'expédition, le butin leur est laissé comme récompense de la victoire.