Commentaire Biblique de Jean Calvin
Lévitique 21:17
17. Parlez à Aaron en disant. Il est interdit aux prêtres chez qui il y avait un défaut corporel notable de s'approcher de l'autel. Je ne m'étendrai pas curieusement sur les défauts que Moïse énumère, puisque la même règle est ici posée, qui est ensuite appliquée aux sacrifices, dont il ne fallait offrir que des sacrifices parfaits. Car Dieu a rejeté tout ce qui était défectueux ou mutilé, afin que les Israélites puissent savoir qu'aucune victime ne suffirait pour l'expiation du péché, si ce n'est celle qui possédait la perfection complète; et cela est justement exigé chez un prêtre, qui ne peut être un médiateur entre Dieu et les hommes que s'il est libre de tout endroit. Mais l'analogie doit être gardée en vue entre les figures extérieures et la perfection spirituelle qui n'existait qu'en Christ. Dieu ne pouvait supporter aucun défaut dans les prêtres; il s'ensuit donc qu'il fallait s'attendre à un homme de pureté angélique, qui réconcilierait Dieu avec le monde. Les imperfections corporelles, alors énumérées ici, doivent être transférées à l'âme. L'offrande de pain comprend par synecdoche les autres offrandes, et tout le service juridique, que les prêtres avaient coutume d'accomplir dans leur cours; et ceci, les paroles de Moïse le confirment immédiatement après, dans lesquelles il mentionne toutes «les offrandes faites par le feu», en plus du pain. Nous avons vu ailleurs qu'aucune des personnes blessées aux testicules n'avait le droit d'entrer dans le sanctuaire; qu'ils étaient, même pas pour mettre les pieds dans la cour; mais il y avait une raison spéciale à cela en ce qui concerne les prêtres, de peur qu'ils ne polluent le sanctuaire par leurs défauts. D'où il apparaît combien nécessaire pour nous l'intercession du Christ; car, si sa parfaite propreté ne lavait pas notre impureté, aucune oblation ne pourrait venir de nous, sauf ce qui serait impur et peu recommandable. De plus, il est digne d'observer que le sanctuaire de Dieu est pollué par tout défaut ou imperfection; et, par conséquent, que tout ce de leurs propres hommes qui fait obstacle à Dieu est condamné comme profane, tant ils sont loin de concilier la faveur de Dieu par aucun mérite.