Commentaire Biblique de Jean Calvin
Lévitique 5:14
14. Et le Seigneur parla à Moïse. La différence de la victime montre clairement qu'un autre type d'infraction est ici mentionné; car Dieu a maintenant besoin d'un homme au lieu d'une femme. Avant, il s'était contenté d'une brebis agneau ou d'un chevreau; mais dans la mesure où un bélier a plus de valeur, il s'ensuit que la punition est maintenant accordée à une infraction plus lourde. Le caractère odieux de la faute dépend de la qualité de l'acte; ie, quand une personne aura fait du tort non pas simplement à un mortel, mais à Dieu lui-même, ni n'aura transgressé un seul des commandements de la première table, mais ne pas avoir payé un vœu, ou offrir une victime défectueuse, ou avoir fraudé Dieu de son droit dans une oblation quelconque; puisque c'est ce que signifie la clause «dans les choses saintes du Seigneur». Dans cette expression, Moïse comprend à la fois les vœux faits volontairement, ainsi que les oblations légitimes, telles que la dîme, les prémices, l'offrande du premier-né; car dans toutes ces choses, les Israélites étaient strictement chargés de traiter le plus fidèlement avec Dieu. Si, par hasard, l'avarice avait aveuglé quelqu'un, de sorte que, dans la poursuite d'un gain personnel, il payait à Dieu moins qu'il ne le devrait, son insouciance recevait à juste titre une punition plus lourde. Pourtant, il faut comprendre que l'infraction dont il est question ici est celle où aucune fraude ou tromperie maléfique n'a eu lieu; car si quelqu'un s'était approprié délibérément et habilement ce qui était sacré, l'impiété de ce sacrilège n'était pas si facilement expiée. Mais dans la mesure où il arrive souvent que les cupides et les accapareurs soient trop prêts à s'épargner, Dieu enjoint un sacrifice dans un tel cas, où l'avantage privé a prévalu par irréflexion sur le sentiment religieux. Les mots «avec votre estimation», certains se réfèrent à Moïse, d'autres au prêtre; mais je préfère le prendre passivement pour l'estimation prescrite par Dieu; ce qu'on appelle l'estimation du peuple, parce qu'ils étaient tenus d'accepter la loi désignée par lui, et non de modifier arbitrairement la valeur. Moïse estime le bélier à deux shekels du sanctuaire, ce qui équivaut à quatre shekels communs, (269) s'élevant en monnaie française à environ vingt-huit sols, ( ânes .)