Le Christ donne maintenant des indications sur une autre vertu, qui est nécessaire à une prière acceptable. Les croyants ne doivent pas entrer en présence de Dieu mais avec humilité et abaissement. Aucune maladie n'est plus dangereuse que l'arrogance; et pourtant tous l'ont si profondément fixé dans la moelle de leurs os, qu'il ne peut à peine être enlevé ou extirpé par aucun remède. Il est sans doute étrange que les hommes fussent assez fous pour se risquer à élever leurs crêtes contre Dieu et à plaider leurs propres mérites devant lui. Bien que les hommes soient emportés par leur ambition, quand nous venons en présence de Dieu, toute présomption doit être écartée; et pourtant tout homme pense s'être suffisamment humilié, s'il ne présente qu'une prière hypocrite de pardon. Nous en déduisons donc que cet avertissement que notre Seigneur donne était loin d'être inutile.

Il y a deux fautes auxquelles le Christ jette un coup d'œil et qu'il entendait condamner: la mauvaise confiance en nous-mêmes et l'orgueil de mépriser les frères, dont l'un jaillit de l'autre. Il est impossible que celui qui se trompe avec une vaine confiance ne s'élève pas au-dessus de ses frères. Il n'est pas non plus merveilleux qu'il en soit ainsi; car comment cet homme ne méprise-t-il pas ses égaux, qui vante contre Dieu lui-même? Tout homme gonflé de confiance en soi mène une guerre ouverte avec Dieu, avec qui nous ne pouvons être réconciliés autrement que par le déni de nous-mêmes; c'est-à-dire en mettant de côté toute confiance en notre propre vertu et justice, et en comptant uniquement sur sa miséricorde.

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