8 Et quand Hérode a vu Jésus, il était très heureux. Il est donc évident à quel point les hommes méchants sont enivrés, ou plutôt ensorcelés, par leur propre orgueil; car bien qu'Hérode n'ait pas reconnu que Christ était le Fils de Dieu, il le considérait du moins comme un prophète. C'était donc une cruauté très déraisonnable de prendre plaisir à le voir traité avec mépris et dédain. Mais comme si on lui avait fait mal, tant qu'il n'avait pas obtenu une vue du Christ, quand il le voit maintenant placé en son pouvoir, il triomphe comme s'il avait obtenu une victoire. Nous voyons aussi quel genre d'amour sont chéris par les hommes méchants et irréligieux pour les prophètes, en qui la puissance de Dieu brille avec éclat. Hérode souhaitait depuis longtemps voir le Christ. Pourquoi alors n'a-t-il pas voulu l'entendre, afin de profiter de sa doctrine? C'était parce qu'il choisissait plutôt de s'amuser à contempler la puissance divine, que de la voir, comme il aurait dû le faire, avec une révérence pieuse et humble. Et c'est là le tempérament de la chair, de désirer voir Dieu dans ses œuvres, de ne pas se soumettre à son autorité; désireux de voir ses serviteurs, comme refuser de l'entendre parler par eux. Et même Hérode, bien qu'il espérait qu'un miracle serait accompli par le Christ, a choisi de le placer à ses pieds comme malfaiteur plutôt que de le recevoir comme enseignant. Il n'est donc pas nécessaire de se demander si Dieu cache sa gloire aux méchants, qui voulaient qu'il contribue à leur amusement, comme un joueur de théâtre.

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