Commentaire Biblique de Jean Calvin
Luc 24:46
46. Et il leur a dit: Ainsi il est écrit. La connexion de ces mots réfute la calomnie de ceux qui prétendent que la doctrine extérieure serait superflue, si nous ne possédions naturellement aucun pouvoir de compréhension. «Pourquoi, disent-ils, le Seigneur parlerait-il aux sourds?» Mais nous voyons que, lorsque l'Esprit de Christ, qui est l'Instructeur intérieur, accomplit son office, le travail du ministre qui parle n'est pas abandonné; pour le Christ, après avoir accordé à ses disciples le don de compréhension, les instruit hors de les Écritures avec un réel avantage. Chez les réprouvés, en effet, bien que la parole extérieure passe comme morte, elle les rend néanmoins inexcusables.
Quant aux paroles du Christ, elles sont fondées sur ce principe: Tout ce qui est écrit doit être accompli, car Dieu n'a rien déclaré par ses prophètes mais ce qu'il accomplira sans aucun doute . » Mais par ces mots, on nous enseigne également ce que nous devons apprendre principalement de la Loi et les Prophètes; à savoir que puisque le Christ est la fin et l'âme de la loi, (Romains 10:4,) tout ce que nous apprenons sans lui, et en dehors de lui, est oisif et inutile. Quiconque désire alors acquérir une grande maîtrise dans les Écritures doit toujours garder cette fin en vue. Or, Christ place ici en premier lieu sa mort et sa résurrection, et ensuite le fruit que nous tirons des deux. Car d'où viennent la repentance et le pardon des péchés, mais parce que notre vieil homme est crucifié avec le Christ, (Romains 6:6,) que par sa grâce nous puissions nous élever à nouveauté de vie; et parce que nos péchés ont été expiés par le sacrifice de sa mort, notre pollution a été emportée par son sang, et nous avons obtenu la justice par sa résurrection? Il enseigne donc que dans sa mort et sa résurrection, nous devons rechercher la cause et les bases de notre salut; parce que de là naissent la réconciliation avec Dieu et la régénération vers une vie nouvelle et spirituelle. Ainsi, il est expressément indiqué que ni le pardon des péchés ni la repentance ne peuvent être prêchés mais en son nom; car, d'une part, nous n'avons pas le droit d'attendre l'imputation de la justice, et, d'autre part, nous n'obtenons l'abnégation et la nouveauté de la vie, sauf dans la mesure où
il nous est fait justice et sanctification,
( 1 Corinthiens 1:30.)
Mais comme nous avons abondamment traité ailleurs ce résumé de l'Évangile, il vaut mieux renvoyer mes lecteurs à ces passages pour ce dont ils ne se souviennent pas, plutôt que de les charger de répétitions.