Commentaire Biblique de Jean Calvin
Matthieu 21:18
18. Et retour le matin. Entre cette entrée solennelle du Christ, dont nous avons parlé, et le jour de la Pâque, il avait passé la nuit à Béthanie; et pendant la journée, il est apparu dans le temple dans le but d'enseigner. Matthieu et Marc racontent ce qui s'est passé pendant cet intervalle, que le Christ, quand entrant dans la ville, avait faim, s'est approché arbre, et, n'ayant rien trouvé dessus mais des feuilles, l'ont maudit; et que l'arbre, qui avait été maudit par sa voix, flétrit immédiatement. Je prends pour acquis que Christ n'a pas prétendu avoir faim, mais était en fait faim; car nous savons qu'il est volontairement devenu sujet aux infirmités de la chair, bien que par nature il en soit libre et exempt.
Mais c'est là que réside la difficulté. Comment s'est-il trompé en cherchant du fruit sur un arbre qui n'en avait pas? plus particulièrement, quand la saison des fruits n'était pas encore arrivée? Et encore une fois, pourquoi était-il si furieusement enragé contre un arbre inoffensif? Mais il n'y aurait pas d'absurdité à dire qu'en tant qu'homme, il ne connaissait pas (21) le genre d'arbre; bien qu'il soit possible qu'il s'en soit approché exprès, en pleine connaissance du résultat. Certes ce n'est pas la fureur de la passion qui l'a amené à maudire l'arbre, (car cela aurait été non seulement une vengeance injuste, mais même enfantine et ridicule;) mais comme la faim lui était gênante selon le sentiment de la chair , il résolut de le surmonter par une affection opposée; c'est-à-dire par un désir de promouvoir la gloire du Père, comme il le dit ailleurs,
Ma viande est de faire la volonté de mon Père, (Jean 4:34;)
car à cette époque il luttait à la fois contre la fatigue et la faim. Je suis d'autant plus enclin à cette conjecture, car la faim lui a donné l'occasion d'accomplir un miracle et d'enseigner à ses disciples. Ainsi, quand il a été pressé par la faim, et qu'il n'y avait pas de nourriture à portée de main, il trouve un repas d'une autre manière; c'est-à-dire en promouvant la gloire de Dieu. Il entendait cependant présenter dans cet arbre un signe extérieur de la fin qui attend les hypocrites, et en même temps exposer le vide et la folie de leur ostentation.