15. Et Moïse était très en colère. Bien qu'il puisse y avoir quelque chose de passion humaine ici, le zèle pour Dieu était toujours suprême dans son esprit, et les sentiments intempérants, s'il était tenté par eux, ne l'emportaient pas. Assurément, il paraît probable, d'après le contexte, qu'il était enflammé d'une sainte ardeur; puisqu'il exécute la vengeance de Dieu, en tant que Son ministre légitime, de sorte qu'il est clair qu'il n'a parlé ni fait rien d'autre que sous la dictée de l'Esprit. Non, nous verrons bientôt que, bien qu'inquiétant pour la sécurité publique, il exigeait que seuls quelques délinquants fussent punis, et non que la multitude périsse. Sa colère n'éclate pas non plus en insultes: comme ceux qui sont emportés par l'excès, attaquent habituellement les ennemis par lesquels ils sont blessés, avec leur langue aussi bien que leurs mains: mais il se rend à Dieu; il ne demande pas non plus que du silex, ils peuvent être honteux dans leur orgueil. Ceci est, en effet, exposé en général, par beaucoup, comme si Moïse désirait que Dieu n'ait aucune pitié d'eux; mais dans la mesure où la décision de la querelle dépendait de l'approbation ou du rejet par Dieu de l'offrande de rite qu'ils allaient faire, il ne me semble pas prier pour plus que ce que Dieu, en refusant leur don pollué, châtie ainsi leur ambition . En même temps, il montre aussi que sa prière naît de la confiance d'une bonne conscience, quand il ose témoigner devant Dieu qu'il n'a blessé personne. Or c'était là l'extrême intégrité et le désintéressement, que, quand le peuple lui devait tout, il n'avait même pas pris la valeur d'un seul âne pour la récompense de tous ses travaux.

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