12. Et les enfants d'Israël ont parlé à Moïse. Il valait en effet un peu mieux être alarmé par l’admiration de la puissance de Dieu que comme s’ils l’avaient méprisée dans une brutale stupidité; mais il y a un milieu entre la torpeur ou l'obstination et la consternation. Il est vrai que les croyants tremblent aux jugements de Dieu et, à mesure que chacun de nous a progressé dans la piété, nous sommes d'autant plus touchés par le sentiment de sa colère. Mais cette crainte humilie les croyants de telle manière qu'ils cherchent néanmoins Dieu; tandis que les réprouvés tremblent tellement que de désir de chasser Dieu loin d'eux. Il en résulta que les Israélites, abasourdis par la sévérité de Dieu qu’ils jugeaient excessive, déplorèrent leur misérable sort; car, dans la mesure où ils n’avaient aucun sens de la bonté de Dieu, le châtiment pour eux était plus comme un gibet qu’un médicament. Ils s'exclament donc qu'ils sont détruits, parce que Dieu vengera si sévèrement son culte pollué; comme si tous ces exemples de rigueur n'étaient pas profitables pour les rendre plus attentifs et prudents. Sans doute cette peur servile prépare parfois les hommes à la repentance; mais rien n'est plus périlleux que de s'y reposer, parce qu'il engendre d'abord l'amertume et l'indignation, et les conduit enfin au désespoir, aussi redoutable que puisse être la sévérité de Dieu, apprenons en même temps à appréhender sa miséricorde, ainsi afin que nous soyons prêts à endurer volontairement avec un esprit doux et tranquille les punitions que nous avons méritées. Bref, ce passage montre à quel point les Israélites avaient fait peu de progrès, depuis que les verges de Dieu les exaspéraient tellement qu'ils se coupaient de toute espérance de salut. Car c'est le sens des mots: «Serons-nous consumés par la mort?» comme si ce n'était pas le cas que Dieu, au contraire, les préserve de la mort, quand dans sa sollicitude paternelle il les avertit de leur danger.

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