10. Et Moïse et Aaron ont rassemblé la congrégation. Il ne fait aucun doute que Moïse était perplexe entre l'espérance et le doute, de sorte que, bien qu'il ait confié l'événement à Dieu, il était encore dans une certaine mesure opprimé par l'angoisse; car il n'aurait jamais été aussi prêt et prompt à obéir, et surtout dans une affaire aussi inhabituellement ardue, s'il avait été sans foi. Aaron et lui-même s'étaient récemment cachés dans l'alarme; c'était donc une tâche sans difficulté que d'appeler aussitôt le peuple dont il avait fui et de rencontrer volontairement sa folie. Jusqu'ici, donc, nous ne voyons rien d'autre qu'une disposition à obéir, conjuguée à la magnanimité, qui ne mérite aucun éloge commun; mais dans la mesure où l'incrédulité de Moïse est condamnée par le juge céleste, entre les mains de qui est le pouvoir souverain, et à la parole duquel nous nous tenons tous ou tombons tous, nous devons acquiescer à sa sentence. Nous ne percevons presque rien de répréhensible dans cette affaire, cependant, puisque Dieu déclare que la chute de Moïse lui a déplu, nous devons nous en tenir à sa décision plutôt qu'à la nôtre. Et par là aussi, apprenons que nos œuvres, à la surface desquelles rien que la vertu n'apparaît, regorgent souvent de défauts secrets, qui échappent aux yeux des hommes, mais se manifestent à Dieu seul.

Si l'on demande en quoi Moïse a transgressé, l'origine de sa transgression était l'incrédulité; car il n'est pas permis, lorsque cette espèce de péché est expressément mentionnée dans la réponse de Dieu, d'imaginer que c'était autre chose. Mais il est douteux sur quel point il était incrédule; à moins qu'il ne soit, qu'en demandant s'il pouvait aller chercher de l'eau dans le rocher, il semble rejeter comme si c'était impossible et absurde ce que Dieu avait promis de faire. Et, en fait, il était si entièrement absorbé par les considérations de leur contumace, qu'il n'a pas reconnu la grâce de Dieu. Il demande s'il va chercher de l'eau du rocher? alors qu'il aurait dû se souvenir que cela lui avait déjà été permis par Dieu. Il lui revenait donc d'affirmer avec confiance que Dieu avait de nouveau promis la même chose, plutôt que de parler avec hésitation.

D'autres pensent qu'il a péché, car il ne s'est pas contenté d'un seul coup, mais a frappé le rocher deux fois. Et cela provenait peut-être de la méfiance. Mais l’origine de la faute était qu’il n’avait pas simplement embrassé la promesse de Dieu et s’acquittait énergiquement du devoir qui lui était assigné comme preuve de sa foi. Bien que, par conséquent, le fait de frapper le rocher à deux reprises ait pu être un signe de son manque de confiance, ce n'était encore qu'une aggravation du mal, et non son origine ou sa cause. Ainsi donc, nous devons toujours revenir à ceci, que Moïse n'a pas donné la gloire à Dieu, parce qu'il a plutôt considéré ce que le peuple avait mérité, plutôt que d'estimer la puissance de Dieu selon sa parole. Et ceci, aussi, a déjà dénoté la réprimande, quand, en accusant les Israélites de rébellion, il montre, en effet, qu'il était enflammé avec un zèle saint; cependant, en même temps, il ne se donne pas une confiance convenable pour leur conviction; non, d'une manière il avoue que la puissance de Dieu échoue sous leur méchanceté. Ainsi, il est dit dans Psaume 106:32,

"Qu'il est entré avec Moïse pour eux, parce qu'ils ont provoqué son esprit, de sorte qu'il a parlé avec sa bouche:" (109)

car le prophète n'excuse pas là Moïse; mais montre qu'en conséquence de la méchanceté du peuple, il fut emporté par une ferveur inconsidérée, de manière à nier que ce que Dieu avait promis devait avoir lieu. Par conséquent, apprenons que, lorsque nous sommes irrités par les péchés des autres, nous devons nous méfier de ce qu'une tentation d'un autre type ne prenne possession de notre esprit.

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