Commentaire Biblique de Jean Calvin
Osée 2:19
Le Prophète fait ici encore connaître la manière dont Dieu recevrait en faveur son peuple. Comme si les gens n'avaient pas violé le vœu de mariage, Dieu leur promet d'être comme un époux, qui épouse une vierge, jeune et pure. Nous avons déjà parlé de la défection du peuple; mais comme Dieu les avait répudiés, ce n'était pas une faveur commune que le peuple soit de nouveau reçu par Dieu et reçu avec pardon. Quand une femme retourne à son mari, c'est une grande chose dans le mari de lui pardonner, et de ne pas lui reprocher son ancienne conduite basse: mais Dieu va plus loin que cela; car il épouse à lui-même un peuple infâme par de nombreux actes honteux; et ayant aboli leurs péchés, il contracte, pour ainsi dire, un nouveau mariage, et les rejoint à nouveau. C'est pourquoi il dit: Je t'épouserai. Nous percevons maintenant la portée du mot, épouser: car Dieu veut dire par là qu'il ne se souviendrait pas de l'infidélité pour laquelle il avait auparavant rejeté son peuple, mais effacerait toute leur infamie. Ce fut en effet une réception honorable en faveur, quand Dieu offrit un nouveau mariage, comme si le peuple n'avait pas été comme une femme adultère.
Et il dit: Je t'épouserai pour toujours . Il y a ici un contraste implicite entre le mariage dont le Prophète avait jusqu'ici parlé, et ce que Dieu contracte maintenant. Car Dieu, ayant racheté le peuple, était auparavant entré, comme nous l'avons dit, en mariage avec eux; mais le peuple s'était écarté de son vœu; de là suivirent l'aliénation et le divorce. Ce mariage était alors non seulement temporaire, mais aussi faible et bientôt rompu; car le peuple ne resta pas longtemps dans l'obéissance: mais de ce nouveau mariage, le Prophète déclare qu'il continuera rapidement et à jamais; et ainsi il met son état durable en contraste avec la chute qui avait bientôt éloigné le peuple de Dieu. C'est pourquoi il dit: Je t'épouserai pour toujours.
Il déclare ensuite par quels moyens il ferait cela, même dans la justice et le jugement, puis dans la bonté et la miséricorde, et troisièmement, dans la fidélité. Dieu avait en effet, dès le commencement, fait alliance avec les Israélites dans la justice et le jugement; il n'y avait rien de déguisé ou de faux dans son alliance: comme Dieu avait alors adopté sincèrement le peuple, à quels vices oppose-t-il la justice et le jugement? Je réponds que ces mots doivent être appliqués aux deux parties contractantes: alors, par justice, Dieu entend non seulement la sienne, mais aussi ce qui est, comme on dit, mutuel et réciproque; et par droiture et jugement signifie la rectitude, dans laquelle rien ne manque. Nous percevons alors maintenant ce que le Prophète avait en vue.
Mais il ajoute, deuxièmement, Avec bonté et miséricorde : par quels mots il laisse entendre que, bien que les gens soient indignes, pourtant, ce ne serait pas un obstacle à leur manière , pour les empêcher de retourner en faveur de Dieu; car dans cette réconciliation, Dieu considérerait sa propre bonté plutôt que les mérites de son peuple.