Commentaire Biblique de Jean Calvin
Philippiens 1:6
6 Persuadé de cette chose même. Un motif supplémentaire de joie est fourni dans sa confiance en eux pour le temps à venir. (33) Mais on dira, pourquoi les hommes oseraient-ils s’assurer pour demain au milieu d’une si grande infirmité de la nature, au milieu de tant d’obstacles, de rudes et précipices? (34) Paul, assurément, ne tirait pas cette confiance de la fermeté ou de l'excellence des hommes, mais simplement du fait que Dieu avait manifesté son amour à Philippiens. Et sans aucun doute, c’est la vraie manière de reconnaître les bienfaits de Dieu - quand nous en tirons l’occasion d’espérer aussi bien que vers l’avenir. (35) Car, comme ce sont des gages à la fois de sa bonté et de sa bienveillance paternelle envers nous, quelle ingratitude en tirer aucune confirmation d'espoir et bon courage! En plus de cela, Dieu n'est pas comme les hommes, au point d'être fatigué ou épuisé en conférant la bonté. (36) Que les croyants s’exercent donc en méditation constante sur les faveurs que Dieu confère, afin d’encourager et de confirmer l’espérance du temps à venir, et méditez toujours dans leur esprit ce syllogisme: Dieu n'abandonne pas l'œuvre que ses propres mains ont commencée, comme le Prophète en témoigne, (Psaume 138:8; Ésaïe 64:8;) nous sommes l'œuvre de ses mains; c'est pourquoi il achèvera ce qu'il a commencé en nous. Quand je dis que nous sommes l'œuvre de ses mains, je ne me réfère pas à la simple création, mais à l'appel par lequel nous sommes adoptés dans le nombre de ses fils. Car c'est un signe pour nous de notre élection, que le Seigneur nous a appelés efficacement à lui-même par son Esprit.
On se demande cependant si quelqu'un peut être certain du salut des autres, car Paul ici ne parle pas de lui-même mais des Philippiens. Je réponds que l'assurance qu'un individu a de son propre salut est très différente de ce qu'il a quant à celle d'un autre. Car l'Esprit de Dieu m'est témoin de ma vocation, comme il l'est pour chacun des élus. Quant aux autres, nous n'avons de témoignage que de l'efficacité extérieure de l'Esprit; c'est-à-dire dans la mesure où la grâce de Dieu se manifeste en eux, pour que nous la connaissions. Il y a donc une grande différence, parce que l'assurance de la foi reste enfermée intérieurement et ne s'étend pas aux autres. Mais partout où nous voyons de tels signes d'élection divine que nous pouvons percevoir, nous devons immédiatement être incités à entretenir un bon espoir, tous deux afin de ne pas être envieux (37) envers nos voisins, et leur refuser un jugement équitable et bienveillant de charité; et aussi, que nous puissions être reconnaissants à Dieu. (38) Ceci, cependant, est une règle générale à la fois pour nous-mêmes et pour les autres - que, nous méfiant de notre propre force, nous dépendons entièrement de Dieu seul.
Jusqu'au jour de Jésus-Christ La chose principale, en effet, à comprendre ici est - jusqu'à la fin du conflit. Maintenant, le conflit est terminé par la mort. Cependant, comme l'Esprit est habitué à parler de cette manière en référence à la dernière venue du Christ, il valait mieux étendre l'avancement de la grâce du Christ à la résurrection de la chair. Car bien que ceux qui ont été libérés du corps mortel ne luttent plus avec les convoitises de la chair et sont, comme l'expression est, hors de la portée d'une seule fléchette, (39) pourtant il n'y aura pas d'absurdité à parler d'eux comme de la voie de l'avancement, (40) dans la mesure où ils n'ont pas encore atteint le point auquel ils aspirent, - ils ne jouissent pas encore de la félicité et de la gloire qu'ils ont espérées; et enfin, le jour n'a pas encore brillé qui est de découvrir les trésors cachés dans l'espérance. Et en vérité, lorsque l'espérance est traitée, nos yeux doivent toujours être dirigés vers une résurrection bénie, comme le grand objet en vue.