29 Tu cacheras ton visage, et ils auront peur En ces termes, le psalmiste déclare que nous nous tenons ou tombons selon la volonté de Dieu. Nous continuons à vivre, tant qu'il nous soutient par sa puissance; mais à peine il retire son esprit vital que nous mourons. Même Platon le savait, qui enseigne si souvent qu'à proprement parler il n'y a qu'un seul Dieu, et que toutes choses subsistent ou n'ont leur être qu'en lui. Je ne doute pas non plus que ce fût la volonté de Dieu, par le moyen de cet écrivain païen, d'éveiller tous les hommes à la connaissance, qu'ils tirent leur vie d'une autre source que d'eux-mêmes. En premier lieu, le psalmiste affirme que si Dieu cache son visage, ils ont peur; et, deuxièmement, que s'il enlève leur esprit, ils meurent et retournent dans leur poussière; par quelles paroles il fait remarquer, que lorsque Dieu se porte garant de nous regarder, ce regard nous donne la vie, et que tant que son visage serein brille, il inspire la vie à toutes les créatures. Notre aveuglement est donc doublement inexcusable, si nous ne jetons pas de notre côté les yeux sur cette bonté qui donne vie au monde entier. Le prophète décrit pas à pas la destruction des créatures vivantes, sur le fait que Dieu leur retire son énergie secrète, afin que du contraste il puisse mieux louer cette inspiration continue, par laquelle toutes choses sont maintenues dans la vie et la rigueur. Il aurait pu aller plus loin et affirmer que toutes choses, à moins d'être soutenues par Dieu, ne reviendraient à rien; mais il se contente d'affirmer en langage général et populaire que tout ce qui n'est pas chéri par lui tombe dans la corruption. Il déclare à nouveau que le monde est quotidiennement renouvelé, parce que Dieu envoie son esprit En la propagation des créatures vivantes, nous voyons sans doute continuellement une nouvelle création du monde. En appelant maintenant cet l'esprit de Dieu, qu'il représentait auparavant comme l'esprit des créatures vivantes, il n'y a pas de contradiction. Dieu envoie cet esprit qui demeure avec lui où bon lui semble; et dès qu'il l'a envoyé, toutes choses sont créées. De cette façon, ce qui était le sien, il le fait nôtre. Mais cela ne donne aucune allure au vieux rêve des Manichéens, que ce sale chien Servet a encore aggravé de nos jours. Les Manichéens ont dit que l'âme de l'homme est une particule de l'Esprit divin, et se propage à partir de lui comme la pousse d'un arbre; mais cet homme vil a eu l'audace d'affirmer que les bœufs, les ânes et les chiens font partie de l'essence divine. Les Manichés avaient au moins ce prétexte pour leur erreur, que l'âme a été créée à l'image de Dieu; mais maintenir cela à l'égard des porcs et des bovins est au plus haut degré monstrueux et détestable. Rien n’était plus éloigné de l’intention du prophète que de diviser l ’ esprit de Dieu en parties, de sorte qu’une partie de celui-ci devrait demeurer essentiellement dans chaque créature vivante. Mais il a appelé cela l ' esprit de Dieu qui procède de lui. D'ailleurs, il nous dit que c'est à nous, parce qu'il nous est donné, qu'il peut nous vivifier. La somme de ce qui est dit est que lorsque nous voyons le monde se décomposer quotidiennement et se renouveler chaque jour, la puissance vivifiante de Dieu nous est reflétée ici comme dans un miroir. Toutes les morts qui ont lieu parmi les créatures vivantes, ne sont que autant d'exemples de notre néant, pour ainsi dire; et quand d'autres sont produits et grandissent dans leur chambre, nous avons en cela un renouvellement du monde qui nous est présenté. Depuis lors, le monde meurt chaque jour et se renouvelle chaque jour dans ses diverses parties, la conclusion manifeste est qu'il ne subsiste que par une vertu secrète dérivée de Dieu.

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