Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 105:18
18 Ils ont affligé ses pieds dans les fers Ce n'est pas sans raison que le psalmiste poursuit le cours sinueux de la première histoire de Jacob, ce qui pourrait tellement troubler les esprits des hommes qu'ils les empêcheraient de diriger leur attention vers le conseil de Dieu. Qu'est-ce qui semblait moins probable que de croire que Dieu, par un chemin si directement opposé et détourné, voulait accomplir ce qu'il avait prévu? Mais sa providence, en surmontant tant d'obstacles, est mise en évidence de façon plus visible que s'il avait expédié toute l'affaire par un chemin court et facile. Si Joseph, dès son arrivée en Égypte, avait été présenté au roi et en avait fait le gouverneur, le chemin de ce qui suivit aurait été facile. Mais quand il fut emmené en prison, et y resta séparé de la société des hommes, vivant comme un demi-mort; et lorsque sa connaissance du roi fut longtemps postérieure à cela, et au-delà de toute attente, un changement aussi soudain rend le miracle beaucoup plus évident. Ce parcours détourné, que raconte le prophète, ne sert donc pas peu à illustrer le sujet en cours. Joseph était mort plusieurs fois avant d'être vendu. D'où il s'ensuit que Dieu a montré, comme souvent, son souci de son Église en délivrant celui qui pourrait être appelé son père. Quand, après avoir été amené en Égypte, Joseph fut transporté de main en main jusqu'à ce qu'il descende dans une autre tombe, n'est-il pas d'autant plus manifeste que Dieu, alors qu'il semble dormir dans le ciel, est tout en gardant le veille la plus stricte sur ses serviteurs, et qu'il poursuit son dessein plus efficacement par ces divers enroulements, que s'il était allé droit en avant, oui, que s'il avait couru à un rythme rapide? Pour cette raison, le prophète affirme que ses pieds étaient affligés dans les fers; un fait qui, bien que non déclaré dans le récit de Moïse, il dit qu'il est bien connu. Et sans aucun doute, beaucoup de choses ont été livrées par la tradition aux Juifs dont aucune mention n'est faite dans les Écritures. (212) Il est également assez probable qu'au lieu d'être d'abord soumis à une légère contrainte, comme ce fut le cas par la suite, il a été rigoureusement confiné. Que nous lisions, son âme est entrée dans le fer, ou le fer est entré dans son âme, (213) le sens, qui, dans les deux cas, est exactement le même, revient à ceci, que le saint homme était tellement irrité par les fers, qu'il semblait que sa vie avait été livrée à l'épée. D'où il suit, que la sécurité de sa vie était aussi désespérée que la restauration de la vie à un cadavre.