Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 106:34
34. Ils n'ont pas détruit les nations Il me semble que ces personnes se trompent pense que le prophète donne ici simplement un rapport du châtiment infligé aux Juifs, comme s'il leur imputait tout le blâme de ne pas exterminer les nations, parce qu'elles ne méritaient pas l'honneur d'obtenir plus de victoires sur leur. Mais il préfère plutôt une autre accusation contre eux, qu'ils avaient négligé de chasser les païens, ou plus probablement qu'ils n'avaient pas obéi au commandement divin de les chasser du pays. Maintenant que la coupe de l'iniquité des Amoréens était pleine, c'était le dessein de Dieu qu'ils soient exterminés, de peur que leur société ne se révèle nuisible au peuple saint. Car Dieu, ayant choisi cette terre comme habitation pour lui-même, a voulu qu'elle soit sainte et purifiée de toute souillure. En refusant donc d'exécuter la vengeance qui leur était imposée, le peuple montra sa volonté de s'associer aux habitants incirconcis de Canaan. En manifestant une telle indifférence au sujet du commandement de Dieu concernant l’expulsion de ces nations, ils ont donné une juste raison à sa colère qui s’embrasait contre eux. Voici, dit-il, j'ai ordonné à toutes ces nations d'être retranchées par l'épée; et maintenant, parce que vous n'avez pas écouté ma voix,
«Ils seront piqûres dans vos yeux et épines dans vos flancs, et vous tourmenteront dans le pays où vous habitez», Nombres 33:55
Ne pas détruire toutes ces nations, mais permettre à certaines d'entre elles de rester, pourrait apparaître comme un acte de miséricorde; mais en agissant ainsi, le peuple était coupable d’avoir négligé d’exécuter la juste vengeance de Dieu sur lui et de quitter le pays susceptible d’être pollué par ses abominations. De ces choses, il faut remarquer qu'il y a deux extrêmes auxquels les hommes sont enclins à se livrer, soit en étant inutilement trop rigoureux, soit en battant les fins de la justice par trop d'indulgence. Nous devons donc nous conformer strictement au commandement de Dieu, si nous voulons éviter les deux extrêmes. Car si les Israélites sont condamnés pour avoir épargné totalement certaines de ces nations, que devons-nous penser de ces juges qui, d'une attention timide et apathique aux devoirs responsables de leur charge, exercent trop d'indulgence envers quelques personnes, affaiblissant ainsi le restrictions des entrées au vice, au grand détriment du bien public?