Commentaire Biblique de Jean Calvin
Psaume 106:4
4 Souvenez-vous de moi Par ces mots, le prophète déclare que c'est son principal désir, que Dieu lui étendrait cet amour qu'il portait envers l'Église, afin de devenir ainsi un participant de toutes les bénédictions qu'il accorde dès le début à ses élus, et qu'il continue de jour en jour avec eux. Il ne le désire pas non plus pour lui seul, mais au nom de l'Église catholique, il offre une prière semblable pour tous, afin que, par son exemple, il puisse inciter les fidèles à présenter des pétitions similaires.
Souvenez-vous de moi, dit-il, avec la bonne volonté que vous portez envers votre peuple; c'est-à-dire accordez-moi la même bonté imméritée que vous avez plaisir à conférer à votre peuple, afin que je ne sois jamais retranché de votre Église, mais toujours inclus parmi le nombre de tes enfants; car l'expression bonne volonté envers ton peuple, doit être comprise passivement de cet amour que Dieu porte gracieusement à ses élus. Cependant, c’est par une métonymie employée par le prophète pour signaler les marques de l’amour de Dieu. Car de cette gracieuse source découle la preuve qu'il donne réellement et expérimentalement de sa grâce. Mais le prophète, s'il était considéré comme appartenant au nombre du peuple de Dieu, considérerait cela comme le sommet du vrai bonheur; parce que, par ce moyen, il sentirait que Dieu s'est réconcilié avec lui, (ce que rien n'est plus souhaitable) et ainsi, aussi, il éprouverait qu'il était généreux. Le terme, souvenez-vous, se rapporte à la circonstance du temps, comme nous le verrons vers la fin du psaume qu'il a été écrit lorsque le peuple était dans un état tel triste et calamiteux, afin que les fidèles puissent avoir une certaine appréhension secrète que leur Dieu les avait oubliés. Pour éviter cela, c'est la tendance de la clause suivante: visitez-moi avec votre salut Car on dit que Dieu visite ceux dont il s'est apparemment retiré; et leur salut est une démonstration de sa bonne volonté envers eux. Dans le verset suivant, il répète le même sentiment, que je puisse voir le bien de votre élu Car il désire être un associé et un participant des bénédictions qui sont constamment réalisé par les élus de Dieu. Le verbe voir, est très clairement pris pour désigner la jouissance des bénédictions, comme "voir le royaume de Dieu" (Jean 3:3;) et" voir le bien et la vie "(1 Pierre 3:10,) désignent les bénédictions correspondantes. Ceux qui l'exposent pour que je te voie faire du bien aux élus se trompent; parce que le verset précédent dont cela dépend ne supportera pas cette interprétation, et l’exposition que j’ai donnée est soutenue par les paroles qui suivent, afin que je puisse me réjouir de la joie de ta nation et de la gloire avec ton héritage Car il est bien évident que le prophète est soucieux de se partager tous les bénéfices qui sont la part de l'élu, que, satisfait de Dieu seul, il puisse, sous sa providence soins, vivre joyeusement et heureux. Quel que soit l'état alors triste de l'Église, le prophète, au milieu d'un tel tumulte, s'accroche toujours fermement à ce principe, qu'il n'y a rien de mieux que d'être considéré comme appartenant au troupeau et au peuple de Dieu, qui prouveront toujours le le meilleur des pères au sien, et le gardien fidèle de leur bien-être. Tout ce qu'il demande, c'est que Dieu s'occupe de lui, comme il a coutume de traiter avec son Église; et déclare qu'il ne pouvait supporter l'idée d'être séparé ou séparé du sort commun de l'Église. Ces paroles, cependant, impliquent une plainte tacite qu'à ce moment-là, Dieu refusait sa bonté de cœur à son Église affligée, comme s'il l'avait complètement rejetée.